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Langues officielles : Graham Fraser égratigne des organismes fédéraux

Des problèmes récurrents à Postes Canada, Élections Canada et Air Canada
CP

Le rapport annuel du commissaire aux langues officielles du Canada, Graham Fraser, révèle des problèmes récurrents au sein d'organismes fédéraux, dont Postes Canada et Élections Canada, ainsi qu'à Air Canada.

Selon le document, plusieurs comptoirs postaux, situés dans des pharmacies, n'offrent pas de service bilingue.

Élections Canada n'est pas épargné. Selon le rapport, certains citoyens ne sont pas servis dans la langue officielle de leur choix quand ils vont voter, et ces problèmes perdurent d'élection en élection. Cependant, M. Fraser est conscient qu'il est difficile de trouver du personnel bilingue pour tous les bureaux de scrutin.

Quant à Air Canada, le commissaire aux langues officielles indique que les gestionnaires et le personnel connaissent mal leurs obligations, et qu'ils n'ont pas suivi ses recommandations passées. En 2010, M. Fraser avait incité Air Canada à revoir complètement l'aménagement de ses services bilingues.

Dans son rapport, Graham Fraser constate néanmoins que le nombre de plaintes est à la baisse chez Air Canada. Elles sont passées de 71 en 2008-2009 à 26 en 2011-2012.

Le commissaire se garde toutefois de conclure que cette baisse du nombre de plaintes est la conséquence d'une amélioration des services dans les deux langues au sein du transporteur.

Le service en français est le plus souvent l'objet de plainte chez Air Canada, quoique des anglophones ont aussi porté plainte auprès du commissaire.

Les coupes budgétaires inquiètent

Des plaintes commencent à être formulées au sujet de l'impact des compressions budgétaires du gouvernement Harper sur le respect de la loi sur les langues officielles, a indiqué le commissaire Graham Fraser.

Sans vouloir préciser le nombre de plaintes reçues à ce jour, il a relaté que certains fonctionnaires craignent de faire valoir leur droit de travailler dans la langue de leur choix, ou encore évitent carrément de le faire, par crainte d'être ciblés et de perdre leur emploi dans le processus d'abolitions de postes au sein du gouvernement fédéral. Quelque 19 000 fonctionnaires fédéraux devraient perdre leur emploi.

M. Fraser a aussi relevé que certaines organisations ont décidé de centraliser les services à l'extérieur des régions désignées comme bilingues, ce qui peut avoir un effet sur les services offerts à la population.

La situation l'inquiète, mais le commissaire aux langues officielles n'a toutefois pas mis l'accent sur cet aspect dans son rapport 2011-2012.

Il avait pourtant fait une sortie l'an dernier pour lancer un avertissement au gouvernement avant que le processus de mise à pied ne soit entamé.

Mardi, M. Fraser a évité de se lancer sur des statistiques ou de grandes conclusions.

«Je ne veux pas m'aventurer parce qu'on continue de les recevoir (les plaintes) et on continue à recevoir aussi des indications de certains employés qui se sentent brimés dans leurs droits et qui hésitent à même utiliser le français et qui seront davantage réticents à déposer une plainte», a expliqué M. Fraser.

«L'impact pourrait être considérable», a-t-il toutefois déclaré.

Avec La Presse Canadienne

Encore du travail à faire dans la capitale

Le commissaire aux langues officielles s'est penché également sur le tourisme à Ottawa. Selon lui, la capitale devrait davantage refléter le bilinguisme du Canada. Si l'affichage est souvent adéquat, il constate en revanche qu'il est parfois difficile pour les touristes qui viennent à Ottawa de se faire servir en français.

« Presque tout le personnel hôtelier rencontré au centre-ville d'Ottawa était en mesure d'offrir des services dans les deux langues officielles, mais accueillait généralement les visiteurs en anglais seulement », déplore Graham Fraser.

« D'une certaine façon, le bilinguisme est le secret le mieux gardé d'Ottawa », poursuit le commissaire avec une pointe d'ironie.

Plus de cours d'anglais dans les cégeps et universités francophones

Le commissaire aux langues officielles se demande par ailleurs dans son rapport si les universités et cégeps francophones devraient offrir des cours en anglais à leurs étudiants?

Selon M. Fraser, une université francophone se doit d'offrir de la formation en anglais. Le commissaire recommande du même souffle au gouvernement fédéral de s'entendre avec les provinces sur cette question.

Le gouvernement devrait aider les entreprises, dit Fraser

Le commissaire aux langues officielles évoque une étude réalisée au Québec et en Finlande, selon laquelle un client qui est servi dans la langue de son choix est prêt à payer un produit plus cher.

S'appuyant sur cette base, Graham Fraser estime qu'Industrie Canada devrait aider toutes les entreprises à être bilingues. Selon lui, la région de l'Outaouais agit dans ce sens, en raison évidemment de la proximité de la frontière ontarienne.

Enfin, M. Fraser recommande au premier ministre Stephen Harper d'encourager les échanges étudiants entre les provinces.

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