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Légitime défense: plus l’accusée est belle plus elle serait jugée coupable

Légitime défense: belle, donc coupable?
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MONTRÉAL - Les belles femmes réussissent-elles mieux? Dans le contexte d'un procès de légitime défense, non.

C'est du moins ce qui ressort d'une étude menée par des chercheurs de l'université de Grenade, en Espagne, qui se sont intéressés au rôle que joue l'apparence dans les procès d’homicide par légitime défense.

Quelque 169 policiers espagnols — 153 hommes et 16 femmes âgés de 21 à 60 ans — se sont prêtés à un exercice imaginé par ces chercheurs espagnols et publié dans The European Journal of Psychology Applied to Legal Context.

Deux scénarios ont été proposés aux participants. Dans le premier, la femme qui subit un procès est «attirante». Elle a des lèvres pulpeuses, des traits doux et harmonieux, des cheveux blonds et raides, en plus d'être mince et élégante. Dans l'autre, elle est «peu attrayante» avec ses lèvres minces, ses traits peu harmonieux et sévères, ses cheveux foncés et en bataille, et son apparence, ni élégante ni mince.

Dans les deux cas, celle que les chercheurs ont appelé Maria a poignardé son partenaire à mort et elle plaide la légitime défense, car elle était victime de violence conjugale.

Ici, les chercheurs ont observé que le stéréotype qu'ils ont qualifié de «ce qui est beau est bon» ne s'étaient pas appliqué: la Maria la moins attirante a été jugée moins responsable que l'autre, plus jolie.

Les chercheurs se sont ensuite attaqués au stéréotype de la femme battue.

Dans une première mise en situation, Maria est une femme au foyer de 36 ans, mère d'enfants de trois et six ans, et mariée depuis dix ans. Pendant le procès, elle porte des lunettes de soleil pour cacher son visage, elle se présente plutôt mal et elle répond timidement aux questions du juge ou des avocats. Dans le second contexte imaginé par les chercheurs, Maria est une conseillère financière bien habillée, calme et à l'affût des tendances de mode. Pendant son procès, elle répond au juge et aux avocats avec aplomb.

Le verdict? La deuxième Maria, qui ne correspond pas au stéréotype de la femme battue proposé par les chercheurs, a été perçue par le panel de policiers comme ayant «un meilleur contrôle de la situation», ce qui a augmenté la perception de sa responsabilité dans l'acte criminel.

Des recherches précédentes avaient prouvé que plus une personne s'éloignait de l'image stéréotypée d'une femme battue, plus les verdicts étaient sévères.

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