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Le président du BAPE congédié par le gouvernement Marois

Le président du BAPE congédié par le PQ
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Le gouvernement péquiste a décidé de limoger le président du Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE), Pierre Renaud.

Le mandat de M. Renaud, renouvelé en juin dernier par le gouvernement libéral pour une période de cinq ans, a pris fin lundi. La décision a été officialisée par décret à la suite de la réunion du conseil des ministres, mercredi dernier.

Au bureau de la première ministre Pauline Marois, on indique que le gouvernement voulait changer les façons de faire du BAPE.

M. Renaud n'a pas eu le temps de rencontrer le nouveau ministre de l'Environnement et du Développement durable, Daniel Breton, avec qui les relations étaient tendues. Les deux hommes ont eu des divergences, notamment au sujet du gaz de schiste.

Dans son rapport rendu public en mars dernier, le BAPE avait recommandé un encadrement plus strict de l'industrie du gaz de schiste, sans proposer de moratoire sur l'exploitation et l'exploration de ce gaz. Ce rapport avait été mal accueilli par Daniel Breton, alors président du groupe Maîtres chez nous 21e siècle.

M. Breton avait mis en doute l'indépendance du président du BAPE, qui a déjà été vice-président de l'organisme Conservation de la nature, un organisme financé notamment par des grandes pétrolières et des entreprises ayant des intérêts dans les sables bitumineux albertains.

Une nouvelle bien accueillie par les environnementalistes

Si les employés du BAPE se disent abasourdis par la nouvelle, certains groupes environnementaux, eux, accueillent favorablement la décision du gouvernement.

« Sa nomination a alimenté beaucoup les inquiétudes dans le dossier de Rabaska, dans le dossier [du] gaz de schiste encore plus », a réagi le président de l'Association québécoise pour la lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA), André Bélisle. « C'était apparu comme une nomination politique. Malheureusement c'est quelque chose qu'on ne devrait pas accepter ». Il dit espérer que ce genre de situation ne se reproduira plus afin de préserver la crédibilité des organismes concernés.

Nature Québec dénonce de son côté le manque d'indépendance qui a, selon lui, caractérisé le BAPE au cours des dernières années. L'organisme cite en exemple le fait que le BAPE a lui-même suggéré au gouvernement certains commissaires pour le comité d'évaluation du gaz de schiste.

« Pierre Renaud avait emmené le BAPE dans une tendance qui était assez progouvernementale », estime le directeur général de l'organisme, Christian Simard, qui déplore une « certaine dérive ». « Un peu comme la tour de Pise, [le BAPE] semblait pencher du même côté ».

M. Simard voudrait que le président du BAPE soit nommé par les deux tiers des membres de l'Assemblée nationale.

Le bureau de Mme Marois indique toutefois que le ministère de l'Environnement et du Développement durable réfléchit déjà à la nomination du successeur de M. Renaud. Sa décision devrait être annoncée au cours des prochaines semaines.

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