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Les Vénézueliens appelés aux urnes dans un contexte de fort clivage politique (PHOTOS)

Les Vénézueliens appelés aux urnes dans un contexte de fort clivage politique (PHOTOS)
AFP

CARACAS, Venezuela - Le président Hugo Chavez a été réélu à la présidence du Venezuela dimanche, défaisant son rival Henrique Capriles, un triomphe qui lui procurera six années additionnelles pour cimenter son héritage et imposer avec plus de vigueur encore dans le pays une transition vers le socialisme.

Après le décompte d'environ 90 pour cent des bulletins de vote, M. Chavez récoltait plus de 54 pour cent des suffrages, comparativement à 45 pour cent pour M. Capriles, a précisé la présidente du conseil électoral, Tibisay Lucena. M. Chavez a amassé plus de 7,4 millions de votes et a battu M. Capriles par plus de 1,2 millions de votes, a fait savoir Mme Lucena.

Selon Mme Lucena, 81 pour cent des quelque 19 millions d'électeurs enregistrés ont exercé leur droit de vote, l'une des plus grandes participations électorales en bien des années.

Il s'agit d'une troisième réélection pour M. Chavez en près de 14 ans au pouvoir, bien que la marge victorieuse soit moins imposante que lors du scrutin de 2006, à l'issue duquel il avait obtenu l'appui de 63 pour cent des électeurs.

La victoire de M. Chavez a été accompagnée par des feux d'artifice au centre-ville de Caracas et des célébrations de joie de la part de ses supporters, qui agitaient des drapeaux à l'extérieur du palais présidentiel.

M. Capriles a félicité M. Chavez et demandé à ses partisans de ne pas se sentir abattus.

«Nous avons planté bien des semences à travers le Venezuela et je sais qu'elles produiront plusieurs arbres», a-t-il déclaré à ses supporters, lors d'un discours tenu tard dimanche.

M. Chavez a dépensé beaucoup d'argent dans les mois précédant le scrutin, investissant dans des logements sociaux et finançant des programmes spéciaux bonifiés venant en aide aux familles pauvres.

Pendant sa campagne, par ailleurs, M. Chavez a très peu parlé de sa bataille contre le cancer qui, depuis le mois de juin 2011, l'a contraint à subir une opération pour l'ablation de tumeurs dans la région pelvienne et à se soumettre à des traitements de chimiothérapie et de radiation. M. Chavez a assuré que les plus récents tests ne démontraient aucun signe de maladie.

M. Capriles, un jeune gouverneur d'État, est devenu un rival de taille après avoir remporté un scrutin primaire en février et rassemblé une opposition qui s'est avérée plus unie et mieux organisée que par le passé. Mais à la fin de l'exercice, il n'est pas venu à bout des prouesses électorales de M. Chavez.

Tout juste après la fermeture de bureaux de scrutin, un parmi les dizaines de «Chavistas» en motocyclette a annoncé que son groupe était prêt à célébrer la victoire du président sortant.

«Qu'ils acceptent la défaite», a lancé l'un d'eux, Kleiver Gutierrez, en parlant de l'opposition.

Un électeur favorable au président sortant a soutenu que M. Chavez, malgré ses travers, mérite de gagner parce qu'il a permis aux pauvres de bénéficier de la fortune du pays issue du pétrole en leur offrant des soins de santé gratuits, des logements publics et autres octrois gouvernementaux.

«Il y a de la corruption, il y a beaucoup de bureaucratie, mais le peuple n'a jamais eu un leader qui aimait autant ce pays. C'est la raison pour laquelle le peuple va réélire Hugo Rafael Chavez Frias», a lancé Carlos Julio Silva, un garde-du-corps privé.

À bien des bureaux de scrutin, les électeurs ont commencé à faire la queue plusieurs heures avant leur ouverture, à l'aube. Sous le chaud soleil qui plombait sur la ville, certains électeurs se gardaient à l'ombre avec des parapluies, d'autres buvaient de la bière pendant que des vendeurs faisaient griller de la viande.

À 40 ans, Henrique Capriles, cet ancien gouverneur surnommé «maigrichon» par ses supporters, a insufflé à l'opposition un nouveau souffle et les sondages le donnaient au coude à coude avec Chavez. Certains sondages donnaient récemment dix points de pourcentage d'avance à Hugo Chavez, alors que d'autres donnaient les deux candidats presque au même niveau.

«Personne ne fait confiance à personne, surtout quand il s'agit de leur rival politique», a dit Maria Villareal, enseignante et supportrice de Capriles, interrogée alors qu'elle faisait ses courses samedi.

«Nous sommes dans un pays divisé, et je pense que Chavez en est responsable», a-t-elle ajouté.

Les détracteurs du président l'accusent d'avoir creusé les divisions en traitant leurs opposants de «fascistes», «Yankees» et «néo-nazis». Lors du dernier rassemblement de campagne de Chavez jeudi à Caracas, la foule criait: «Nous allons botter les fesses de la bourgeoisie!».

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