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Ici Chez Soi: «C'est dans la nature de ce projet d'être flexible et de suivre la vague» - Lynne Stopkewich, réalisatrice

«C’est dans la nature de ce projet d’être flexible et de suivre la vague» – Lynne Stopkewich, réalisatrice
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Établie à Vancouver, Lynne Stopkewich mène une carrière bien remplie dans l'industrie du cinéma, du documentaire et de la télévision. Même s'il est clair que Lynne est investie dans les problématiques du projet, ses films m'ont aussi impressionné par leur facture visuelle singulière. Facile d'approche et réfléchie, je me suis entretenu avec Lynne au téléphone.

Comment décrivez-vous votre approche dans le projet Ici, Chez soi?

Je cherche à présenter l'existence de mon sujet avec le plus de fidélité pour le spectateur, en adoptant un point de vue très personnel. C'est intéressant d'employer le langage cinématographique pour défier les codes établis et élargir l'expérience de visionnement de chaque histoire - c'est vraiment mon but avec ce projet.

Comment avez-vous appliqué cette approche à votre film sur Mr. MadDogg?

MadDogg est connu comme un requin des cannettes recyclées! Il réussit à gagner de l'argent en ramassant des contenants consignés. J'avais pensé lui accroché une caméra au corps durant une de ses rondes; cela aurait permis de montrer au spectateur comment MadDogg voit le monde et comment le monde voit MadDogg.

Mais ce n'est pas ce qu'on voit dans le film. Pourquoi?

Je voulais aussi le montrer à l'œuvre dans la communauté, alors nous l'avons filmé alors qu'il préparait le brunch, ce qui devait être une petite partie du film. Mais le soir où nous devions partir à la chasse aux cannettes avec lui, il était malade et n'a pu participer au tournage. Je lui ai demandé s'il pouvait nous accorder une entrevue audio et c'est ainsi que le film est devenu un condensé de son travail dans la cuisine et de son témoignage comme participant du projet Chez Soi.

Même si la caméra n'est pas attachée sur MadDogg, on sent qu'on est avec lui, pas qu'on l'observe. Comment avez-vous réalisé cela?

C'est dans la nature de ce projet d'être flexible et de suivre la vague, peu importe où elle nous mène. Dans ce cas-ci, MadDogg ne voulait pas qu'on révèle son identité à la caméra alors nous n'avons pas filmé son visage. Je crois que cette contrainte aide le spectateur à s'identifier à lui plus facilement parce qu'il peut se concentrer sur ce qu'il fait et ce qu'il dit.

Est-ce que MadDogg aime le résultat final?

Je suis heureuse de dire que le film a plu à MadDogg. Je crois que c'est le cas parce que le film démontre que la vie est faite de nuances. De mon côté, je voulais donner un aperçu de l'homme - son sens de l'humour, ses réflexions et la poésie de ses pensées. J'espère que c'est ce qui émane du film.

Quel rôle croyez-vous que le processus de création des films puisse jouer dans la vie des participants?

Je suis très attentive au processus documentaire parce que pour moi, cela doit être une expérience positive pour les participants, ce qui est difficile à contrôler. Il y avait longtemps que je n'avais pas travaillé sur un documentaire car cela peut être laborieux en raison des responsabilités importantes que cette forme comporte. On ne sait pas comment les participants réagiront au résultat final aujourd'hui, ou encore dans quelques années, quand leur vie sera différente.

Aimeriez-vous ajouter quelque chose?

C'est ironique que ce documentaire existe principalement en ligne puisque les participants du projet Chez Soi ne vont pas sur Internet fréquemment. La plupart n'ont pas d'ordinateur ou de connexion sans-fil dans leur logement ou leur chambre. Vers la fin du projet, j'aimerais présenter tous les films à tous les participants, puisque ce sera probablement la seule occasion qu'ils auront de les voir.

En faisant de la recherche pour ce projet, Lynne a été inspirée par le travail d'Elliot Rausch. Voici des liens vers ses films.:

Biographie de Lynne

Le premier film de la réalisatrice Lynne Stopkewich, Kissed, a été présenté aux festivals de Cannes, Toronto, Sundance, Londres et Munich. Depuis vingt ans, Lynne est réputée comme l'une des voix cinématographiques féminines les plus importantes au pays et, en 2001, elle lançait un documentaire sur la tournée Lilith Fair de la chanteuse Sarah McLachlan. Diplômée des beaux-arts de Concordia, elle travaille présentement pour la télévision à Vancouver.

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