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Le Mâle entendu au FIL: Nancy Huston, ministre de la Condition masculine (VIDÉO)

La ministre de la Condition masculine (VIDÉO)
Courtoisie

Sur scène, un trio jazz, l’écrivaine Nancy Huston au micro, et la question lancinante: qu’est-ce qu’un homme? Comment gère-t-il ses pulsions dans une société devenue celle de l’égalité et du combat contre le machisme? Quel regard pose-t-il sur la femme et sur la relation de séduction?

Programme intense en théorie, mais qui déboule tout en douceur dans Le Mâle entendu, présenté dans le cadre du Festival international de littérature.

Le spectacle est l’une des inspirations de Huston pour son essai Reflets dans un œil d’homme, dans lequel elle se penche sur les différences biologiques entre hommes et femmes.

Mais à la Cinquième Salle de la Place-des-Arts, point d’études scientifiques ou de jugements péremptoires. Plutôt les mots simples de trois hommes, en l’occurrence les trois musiciens, récités par Nancy Huston, transformée en actrice pour l’occasion.

Elle a longuement questionné ses trois amis, a enregistré leurs récits pour en tirer le texte. En ministre de la Condition masculine, elle leur prête sa voix.

Sur la scène dépouillée, l’écrivaine est habillée en homme, borsalino sur la tête. Elle raconte l’enfance, la découverte de l’anatomie féminine, les premières fois pour ces hommes pris entre leurs désirs, l’image qu’ils projettent et les conventions.

Pendant que Nancy Huston raconte, Jean-Philippe Viret, Édouard Ferlet et Fabrice Moreau jouent la trame sonore de leurs propres récits. Ils sont tous vêtus de rouge et de noir, non pas un clin d’œil à Stendhal, mais peut-être pour exprimer que la passion et la noirceur sont les deux faces d’une même médaille.

Le spectacle commence et se termine avec les larmes, ce traditionnel interdit aux hommes, pourtant «faiblesse qui laisse éclore la vérité». C’est d’ailleurs toute la sensibilité et les doutes des hommes qui sont exposés, mais de manière pudique.

La notion de devoir devant une belle femme, le réflexe de séduction plus fort que tout, et l’inévitable colère, «antichambre de la violence», qui peut teinter le sentiment amoureux : les expériences affluent, tantôt drôles, tantôt tragiques. Et la rancœur envers le père, pour son absence ou pour sa lâcheté, est omniprésente.

Des voix inspirées et vulnérables, qui résonnent fort dans une époque où les relations hommes-femmes semblent si volatiles.

Le spectacle est présenté une deuxième fois samedi à la Cinquième salle de la Place-des-arts. Billets en vente ici ou au 514-842-2112.

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