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L'ancien majordome du pape jugé à partir de samedi au Vatican pour vol de documents confidentiels

L'ancien majordome du pape jugé à partir de samedi
Pope Benedict XVI blesses the faithful during the Angelus prayer in his summer residence of Castelgandolfo, near Rome, Sunday, Sept. 9, 2012. (AP Photo/Alessandra Tarantino)
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Pope Benedict XVI blesses the faithful during the Angelus prayer in his summer residence of Castelgandolfo, near Rome, Sunday, Sept. 9, 2012. (AP Photo/Alessandra Tarantino)

VATICAN, État de la Cité du Vatican - L'ancien majordome personnel du pape Benoît XVI, Paolo Gabriele, comparaît à partir de samedi devant un tribunal du Vatican pour le vol de documents confidentiels dans les quartiers privés du souverain pontife, la retentissante affaire du «VatiLeaks».

Paolo Gabriele, un laïc de 46 ans père de trois enfants, est jugé pour vol aggravé, un chef d'accusation passible de six ans d'emprisonnement s'il est reconnu coupable par le tribunal de trois magistrats lors de ce procès public. Mais le porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi, a expliqué qu'une grâce papale était probable.

Le majordome servait le pape depuis 2006. Il l'accompagnait dans ses déplacements, servait ses repas et l'aidait à se vêtir. Paolo Gabriele a été arrêté le 23 mai à son domicile du Vatican, en possession selon les enquêteurs d'une «montagne de documents» confidentiels.

Il est soupçonné d'avoir dérobé puis photocopié pour des journalistes ces différents écrits exposant au grand jour des luttes de pouvoir, mais aussi des faits de corruption présumés au plus haut niveau du Saint-Siège. Les fuites ont alimenté la presse italienne pendant plusieurs mois.

Mais l'affaire «VatiLeaks» a pris de l'ampleur avec la parution, en mai, de «Sa Sainteté», un livre du journaliste Gianluigi Nuzzi. L'ouvrage contient nombre des document volés, dont une série de lettres et de notes confidentielles destinées au pape lui-même, écrites de sa main et de celle de son secrétaire particulier, Georg Gänswein.

D'après le porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi, le juge Piero Antonio Bonnet n'examinera pas la question des faits présumés de corruption. L'enquête n'est pas terminée, selon Mgr Lombardi, et d'autres développements ne sont pas exclus.

Trois jours avant l'arrestation de Paolo Gabriele, Georg Gänswein a réuni la «famille papale», ceux ayant directement accès aux quartiers privés du pape: ses deux secrétaires, quatre membres du personnel de maison, un collaborateur de longue date et Paolo Gabriele. Il leur a demandé si, parmi eux, quelqu'un avait fait couler des documents. Paolo Gabriele a catégoriquement nié en être responsable, selon l'accusation.

Le majordome a été assigné à résidence le 21 juillet, après avoir été détenu dans une cellule de la gendarmerie du Vatican depuis son arrestation. Durant l'enquête, il a reconnu avoir fourni les documents à Gianluigi Nuzzi.

D'après le procureur Nicola Picardi, Paolo Gabriele a expliqué lors d'un interrogatoire avoir voulu dénoncer «le mal et la corruption» au sein de l'Église. Il se disait «certain qu'un choc, même médiatique, serait salutaire pour ramener l'Église sur le droit chemin».

Selon les documents judiciaires, le majordome a agi «au nom de son idéal personnel de justice». Sa personnalité et son état de «malaise psychologique grave, nourri de tensions, de colère et de frustrations», pourraient l'avoir rendu facilement manipulable «par d'autres qu'il considérait comme des amis et alliés».

Un employé du secrétariat d'État du Vatican, le gouvernement du Saint-Siège, comparaîtra également devant le tribunal. Claudio Sciarpelletti, un informaticien, est accusé de complicité. Il est soupçonné d'avoir fourni de l'aide à Paolo Gabriele, mais n'a vraisemblablement pas joué un rôle majeur, selon l'accusation.

Paolo Gabriele est représenté par une nouvelle avocate, Cristiana Arru, après un désaccord sur la stratégie de défense avec l'avocat Carlo Frusco, un ami d'enfance.

Le procès sera ouvert au public, même si l'accès est limité à un maximum de huit journalistes par audience. Les caméras et les magnétophones seront interdits. On ignore combien de temps durera le procès et quels seront les témoins appelés à comparaître.

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