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Québec remet en question la tribune fournie par CJAD à Richard Henry Bain

Québec réagit
Richard Henry Bain arrives at court in Montreal on Thursday, Sept.6, 2012. Bain, 61, the suspect in a deadly shooting at a rally following the election of Quebecs new separatist premier was arraigned Thursday on 16 charges, including murder, attempted murder and possession of explosives. (AP Photo/Le Devoir via The Canadian Press, Jacques Nadeau) MONTREAL OUT
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Richard Henry Bain arrives at court in Montreal on Thursday, Sept.6, 2012. Bain, 61, the suspect in a deadly shooting at a rally following the election of Quebecs new separatist premier was arraigned Thursday on 16 charges, including murder, attempted murder and possession of explosives. (AP Photo/Le Devoir via The Canadian Press, Jacques Nadeau) MONTREAL OUT

QUÉBEC - Le ministre de la Sécurité publique, Stéphane Bergeron, remet en question le fait que le détenu et présumé meurtrier Richard Henry Bain ait eu accès à une tribune pour passer ses idées sur les ondes de CJAD mercredi.

Richard Henry Bain est le présumé responsable de la tuerie survenue à Montréal le soir du 4 septembre au Métropolis, où quelques milliers de personnes célébraient la victoire électorale du Parti québécois en présence de la première ministre élue Pauline Marois.

Mercredi après-midi, alors que Mme Marois annonçait la composition de son gouvernement, la station radiophonique anglophone montréalaise CJAD diffusait des extraits d'une entrevue avec Bain, effectuée depuis l'infirmerie de l'établissement de Rivières-des-Prairies où il est détenu.

Un extrait de l'entrevue a aussi été diffusé sur les ondes de NRJ 94,3, une autre station de radio qui appartient à Astral.

Jeudi matin, à son entrée à la première réunion du conseil des ministres, M. Bergeron a dit qu'il examinerait la question pour voir s'il y avait lieu de revoir le droit des détenus d'avoir accès à de telles tribunes.

«Cela me semble être un peu préoccupant. Je vais regarder de quoi il en retourne et aviser en conséquence», a-t-il indiqué lors d'un bref point de presse.

«La question est de savoir si un détenu doit avoir ce type de tribune pour s'exprimer sur la place publique», a-t-il ajouté, en disant qu'il examinerait la question et prendrait une décision, si cela s'avérait nécessaire.

Le propriétaire des stations NRJ et CJAD, Astral Radio, a souligné que Bain avait contacté sa salle de nouvelles «librement» et que le moment de diffusion n'avait «d'aucune façon été choisi délibérément par la salle de nouvelles». Astral Radio a également insisté sur le caractère «entièrement apolitique» de la diffusion.

M. Bergeron a par ailleurs été contredit plus tard jeudi par son collègue des Relations internationales, responsable de Montréal et des relations avec la communauté anglophone, Jean-François Lisée, qui a commenté l'affaire en disant qu'il fallait respecter totalement la liberté d'expression octroyée aux médias.

«Je serai toujours du côté de la liberté de la presse», a dit l'ancien journaliste, en ajoutant que la diffusion des propos de Bain, «ne (le) choque pas».

Pressé de questions, le ministre Lisée a mis un terme au point de presse, en ajoutant qu'il ne voulait pas «contredire personne d'autre».

Interrogé lui aussi sur le même sujet, le ministre de la Justice, Bertrand St-Arnaud, n'a pas voulu faire de commentaires.

Bain doit répondre de 16 chefs d'accusation, dont celui de meurtre prémédité, pour l'attentat qui a fait un mort et un blessé.

La fusillade est survenue à quelques mètres seulement de la scène où Mme Marois faisait son discours de victoire.

L'entrevue téléphonique de Bain à CJAD a duré 38 minutes, mais la station n'en a diffusé que des extraits, par souci de «ne pas accorder de tribune politique» aux opinions de Bain. Ce dernier y suggère notamment que Montréal devrait se séparer du reste du Québec pour devenir une province.

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