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Étude: les rats nourris pendant deux ans avec un maïs OGM meurent plus jeunes et souffrent plus souvent de cancers

Toxicité "alarmante" pour des rats nourris avec un maïs OGM
Flickr: Jlhopgood

OGM - Des rats nourris pendant deux ans avec un maïs OGM meurent plus jeunes et souffrent plus souvent de cancers que les autres, selon une étude à paraître en ligne dans la Revue internationale de toxicologie alimentaire "Food and Chemical Toxicology".

"Les résultats sont alarmants. On observe par exemple deux à trois fois plus de mortalité chez les femelles traitées. Il y a deux à trois fois plus de tumeurs chez les rats traités des deux sexes", a expliqué à l'AFP Gilles-Eric Seralini, chercheur à l'Université de Caen, qui a dirigé l'équipe à l'origine de cette étude.

Deux cents rats ont été nourris pendant deux ans avec un maïs OGM NK603, traité dans certains cas avec l'herbicide Roundup. Ces deux produits sont la propriété du groupe américain Monsanto.

"Les meilleurs tests qu'on peut avoir avant d'aller tester chez l'homme"

"Pour la première fois au monde, un OGM et un pesticide ont été évalués pour leur impact sur la santé plus longuement que les agences sanitaires, les gouvernements et les industriels ne l'ont fait", a affirmé le professeur Seralini.

Selon lui, le NK603 n'a jusqu'alors été testé que sur une période de trois mois, une période trop courte pour détecter l'apparition des tumeurs. Quelques OGM ont déjà été testés à trois ans, mais jamais avec des analyses aussi approfondies.

C'est la première fois, selon le professeur Seralini, que le Roundup est testé sur le long terme. Jusqu'à présent, seul le principe actif du Roundup sans ses adjuvants avait été testé plus de six mois. "Ce sont les meilleurs tests qu'on peut avoir avant d'aller tester chez l'homme", a dit le chercheur.

L'article de Food and Chemical Toxicology, dont l'AFP a obtenu une copie, montre des rats femelles de laboratoire avec des tumeurs plus grosses que des balles de ping-pong.

Embarrassant embargo

Malgré ces résultats en apparence probants et la publication dans une revue importante; qui ne publie qu'après relecture par des pairs, Le Monde informe qu'une clause de confidentialité expirant le 19 septembre au soir, a empêché nos confrères de soumettre l'étude à l'avis d'autres scientifiques.

Cette pratique est généralement d'usage lorsqu'une étude va à l'encontre d'autres études publiées sur le sujet. Mais Le Monde précise que, si de nombreuses études de toxicologie ont été menées sur différents OGM et différentes espèces animales sans parvenir à montrer de différences biologiquement significatives entre les animaux témoins et les autres, la plupart de ces travaux ont été menés sur des durées très inférieures à deux ans.

Contrairement à la plupart de ces études, l'étude de M. Seralini n'a pas été financée par une firme agrochimique, mais pas la Fondation Charles-Léopold Mayer et par l'association CERES qui rassemble des entreprises de la grande distribution, le ministère français de la recherche et le Comité de recherche et d'information indépendantes sur le génie génétique - association militant contre les biotechnologies.

Nul doute que cette étude sera l'objet d'une attention particulière de la part de la communauté scientifique. Interrogé par nos confrères du Monde, M. Séralini s'est engagé à "fournir à la communauté scientifique l'ensemble des données brutes de son expérience afin qu'elles puissent être réanalysées par ses contradicteurs."

Mise à jour, 15h02 (AFP)

Selon l'Association Française des Biotechnologies Végétales (AFBV), qui réunit des scientifiques et experts favorables aux OGM, "il existe de nombreuses études toxicologiques qui ont évalué les effets à long terme des OGM sur la santé des animaux. Ces études réalisées sur des rats, mais aussi sur d'autres animaux par des chercheurs d'horizons différents n'ont jamais révélé d'effets toxiques des OGM". L'association, qui tient "à disposition la liste de ces études et leurs références pour tous ceux qui veulent disposer d'une information diversifiée", précise que son conseil scientifique "attend d'avoir les résultats détaillés" de l'étude de Pr Seralini pour "donner son avis sur le fond".

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