/news/law

L'ex-juge Delisle veut être acquitté

«Un verdict déraisonnable»

C'est vraisemblablement au printemps prochain que la Cour d'appel du Québec va entendre les représentations de l'ex-juge Jacques Delisle, condamné en juin dernier pour le meurtre de son épouse, Marie-Nicole Drainville, en novembre 2009.

L'avocat du juge Delisle, Me Jacques Larochelle, vient de déposer son mémoire devant la cour d'appel, dans lequel il réclame l'acquittement de son client.

Essentiellement, Me Larochelle reprend les mêmes arguments que lorsqu'il a demandé la libération de son client en attentant l'audition de son appel en juillet dernier.

L'avocat y fait valoir que son client n'a pas profité du doute raisonnable, dans la mesure où un expert en balistique de la défense a démontré que, même avec une seule main, Mme Drainville aurait pu elle-même déclencher le tir qui l'a tuée.

Il estime que le verdict du jury est déraisonnable, parce qu'il a été rendu rapidement, après deux jours de délibérations, et qu'il se fondait sur les émotions et les spéculations plutôt que sur la preuve qui a été présentée au procès. Là-dessus, il s'en prend au mobile financier et au mobile amoureux présentés par la Couronne pour appuyer la thèse du meurtre prémédité.

Me Larochelle reproche également au juge Jacques C. Gagnon d'avoir exposé l'ensemble des témoignages dans son adresse au jury, plutôt que de faire un résumé rapide de la preuve.

Conférence préparatoire

La Couronne a maintenant jusqu'au 3 novembre prochain pour déposer son propre mémoire en réponse aux arguments de Me Larochelle.

Puis, le 9 novembre il y aura conférence préparatoire, à l'issue de laquelle on va déterminer la date de l'audition de l'appel du juge Delisle, fort probablement au printemps prochain.

Condamné pour meurtre

Le 14 juin dernier, l'ex-juge Jacques Delisle, âgé de 77 ans, a été condamné à la prison à perpétuité avec un minimum de 25 ans à purger après qu'un jury l'ait trouvé coupable du meurtre prémédité de son épouse Marie-Nicole Drainville, le 12 novembre 2009.

Ce jour-là, l'ex-magistrat, réputé pour sa rigueur et son intégrité, avait appelé les policiers, disant que son épouse s'était suicidée pendant qu'il était allé faire une commission.

Mais, dès le départ, un technicien en scènes de crimes de la police de Québec avait éprouvé des doutes en constatant la présence de noir de fumée sur la main de Mme Drainville. Le 15 juin 2010 l'ex-juge Delisle était arrêté et accusé de meurtre, une première dans les annales judiciaires du Canada.

Commentaires

Vous devez être connecté pour commenter. Se connecter

Bienvenue dans la section commentaires! Notre objectif est de créer un espace pour un discours réfléchi et productif. En publiant un commentaire, vous acceptez de vous conformer aux Conditions d'utilisation.