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Arrestation durant la grève étudiante: il réclame 42 000$ au SPVM

Il réclame 42 000$ au SPVM
PC

Le propriétaire du restaurant Zero8, Dominique Dion, qui a été arrêté à l'intérieur de son commerce lors d'une manifestation étudiante nocturne le 19 mai dernier, vient de déposer une plainte en déontologie policière et réclame 42 000$ à la Ville de Montréal.

Situé sur la rue St-Denis à Montréal à l'angle de la rue Ontario, le restaurant Zero8 s'est retrouvé au coeur des nombreuses manifestations nocturnes, parfois violentes, au printemps dernier.

Lors d'une charge des policiers du SPVM contre des manifestants vers minuit le 19 mai, un policier a procédé à l'arrestation de Dominique Dion dans le portique de son restaurant. M. Dion avait ouvert la porte de son établissement pour permettre à des clients installés à la terrasse de sortir par l'arrière du restaurant et éviter la rafle des policiers.

Dans un billet diffusé sur le Web, Dominique Dion décrit la scène ainsi:

La porte s’ouvre, on me prend par la chemise et le policier crie: «Lui, on l’embarque!». «Pardon? Je suis propriétaire!» «Je m’en calice», rétorque cet individu, complètement enragé qui me plaque sur la vitre du commerce avant de me projeter au fond de notre terrasse.

La scène est d'ailleurs visible sur une vidéo de la caméra de sécurité de l'établissement, mise en ligne sur YouTube par M. Dion.

Il ajoute que le policier qui l'a arrêté a refusé de s'identifier.

Nombreux manquements

En entrevue avec Le Huffington Post, Dominique Dion reproche plusieurs écarts de conduite aux policiers qui ont procédé à son arrestation. Il affirme que les policiers ont juré à plusieurs reprises, l'ont arrêté sans lui faire part de ses droits ou du motif de l'arrestation, en plus de conduire l'auto-patrouille de façon dangereuse avec les gyrophares allumés alors que, selon lui, la situation ne l'exigeait pas.

Dominique Dion ajoute que les attaches de plastique («tie-wrap») utilisées pour le contraindre pendant près de deux heures étaient si serrées que ses poignets en sont demeurés enflés pendant quatre jours. À ce jour, il affirme avoir encore mal au pouce régulièrement.

Le restaurateur croit notamment avoir été victime de «profilage». «Je portais le carré rouge en soutien au mouvement étudiant, dit-il. Je ne vois pas d'autre raison.»

Dans une mise en demeure envoyée le 13 septembre 2012 au Bureau des réclamations de la Ville de Montréal, que Le Huffington Québec a obtenu, M. Dion détaille le montant réclamé ainsi:

Détention arbitraire et privation de jouissance: $8,000.00

Perte de jouissance des mains pendant environ 4 jours: $4,000.00

Dommages corporels - pouce droit (perte de sensibilité, craquements, perte de motricité), avec droit de réserve si la situation se détériore: $10,000.00

Atteinte à ma réputation: $10,000.00

Dommages exemplaires pour arrestation injustifiable sur une propriété privée et pour violence physique et verbale utilisée alors que je n’ai présenté aucune résistance: $5,000.00

Dommages exemplaires pour avoir mis inutilement ma vie en danger en utilisant inutilement les gyrophares d’urgence et pratiquant une conduite dangereuse, de plus, sans ceinture de sécurité: $5,000.00

Total de la réclamation: $42,000.00

«Au-delà de ma cause personnelle, dit-il, je veux dénoncer les arrestations arbitraires. La façon dont j'ai été arrêté était inacceptable.» Il dit comprendre la fatigue des policiers, qui ont été très sollicités durant le conflit étudiant. «Mais ils doivent demeurer professionnels.»

Des excuses du SPVM

M. Dion a été relâché après environ six heures de détention. Il n'a pas été accusé et n'a pas reçu d'amende.

Le 20 juin 2012, Dominique Dion a reçu une lettre d'excuses signée par l'inspecteur Alain Simoneau, chef de police du poste de quartier 21. «Nous regrettons votre implication dans cet événement, qui, bien malgré vous, vous a causé du tort. Il est difficile pour nous d'expliquer l'attitude du policier concerné et nous prenons part à votre inquiétude face à ce comportement», écrit M. Simoneau.

Il a été impossible de rejoindre le SPVM avant l'heure de publication.

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