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Bob Dylan répond aux critiques: «qu'ils aillent pourrir en enfer» (VIDÉOS)

«Que les critiques aillent pourrir en enfer»
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FOLK - En couverture du magazine Rolling Stone - version américaine datée du 14 septembre - Bob Dylan se confie dans un long entretien avec le journaliste Mikal Gilmore, décrivant notamment ses relations avec Bruce Springsteen ou John Lennon auquel il rend hommage dans la chanson Roll on John disponible sur son dernier album, Tempest.

Dylan donne aussi son avis sur les films qui lui sont consacrés, I'm Not There de Todd Haynes sorti en 2007 ou Masked and Anonymous, réalisé par Larry Charles. Après quelques anecdotes croustillantes - dont son arrestation par la police du New Jersey en 2009 - Dylan revient ensuite sur son accident de moto en 1966 qui l'a "irrémédiablement changé", avant de prendre le temps de régler quelques comptes avec les critiques qui l'ont accusé de s'inspirer un peu trop librement du travail des autres.

La couverture de Rolling Stone

En 2003, le chanteur avait par exemple été accusé par le Wall Street Journal de plagiat pour des paroles tirées d'une biographie de Junichi Saga, Confessions d'un Yakuza. Quelques années plus tard, le New York Times relève des similitudes entre l'œuvre de Dylan et celle du poète Henry Timrod, célébré pour son travail pendant la Guerre de Sécession.

Rolling Stone publie un avant-goût de la rencontre. Alors que le journaliste lui demande son opinion sur les controverses entourant l'utilisation de citations qui ne lui appartiennent pas, rappelant au passage que c'est une des traditions de la musique folk que de transmettre ainsi, Dylan s'emporte:

"Oh oui en folk et en jazz, la citation est une richesse et une tradition. C'est vrai. C'est vrai pour tout le monde, sauf moi. J'ai le droit à des règles différentes. En ce qui concerne Henry Timrod, est-ce que vous aviez entendu parler de lui? Qui est-ce qui a lu Timrod récemment? Qui est-ce qui a porté ce poète à la lumière? Qui est-ce qui vous a fait le lire? Demandez à ses descendants ce qu'ils pensent du problème. Et si vous pensez que c'est si facile de le citer et que cela peut vous aider dans votre travail, faites le vous-même et voyez où cela vous mènera. Ce sont les pleureuses et les pisseuses qui se plaignent."

Ok. Dylan enchaîne ensuite avec une vieille rengaine, dénoncer l'attitude des personnes qui l'ont condamné pour être passé de l'acoustique à l'électrique en 1965 lors du Newport Folk Festival:

"La critique, c'est un vieux truc - cela fait aussi partie de la tradition. Ça remonte à loin. Ce sont les mêmes qui ont essayé de me coller l'étiquette de Judas. Judas, l'homme le plus détesté de l'Histoire! Si vous pensez que vous avez été insulté, essayez de vous en sortir avec ça. Et pour quoi en plus? Pour avoir joué avec une guitare électrique? Est-ce que vous trouvez ça juste d'être comparé à l'homme qui a trahi notre Seigneur et l'a livré à la crucifixion? Tous ses connards peuvent pourrir en enfer."

Dylan justifie enfin son emportement, expliquant qu'il "travaille avec [s]on art. C'est aussi simple que ça. Je travaille dans les règles et les limites de cette forme. Il y a des figures autoritaires qui peuvent vous l'expliquer mieux que moi. Ça s'appelle le songwriting. Ça a un rapport avec la mélodie et le rythme et après vous en faites votre propriété. Tout le monde le fait."

Découvrez le dernier clip de Dylan, Duquesne Whistle tiré de son 35e album:

Découvrez dans le vidéorama ci-dessous quelques reprises de Bob Dylan par différents artistes:

Les utilisateurs de Spotify peuvent écouter Tempest, son dernier album, disponible en streaming:

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