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Bataille serrée, mais c'est la fin du règne libéral (PHOTOS/TWITTER)

C'est la fin du règne libéral (PHOTOS/TWITTER)
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QUÉBEC - Défait par le Parti québécois, chassé de sa circonscription de Sherbrooke après 28 ans de service, le chef libéral Jean Charest a dit assumer mardi soir l'entière responsabilité des résultats électoraux.

Il a toutefois évité de lever le voile sur ses intentions, laissant planer le flou sur son avenir politique.

«Nous avons du travail à terminer, à faire. Nous avons proposé des choses aux Québécois. C'est un gouvernement minoritaire, nous aurons donc l'occasion de contribuer à la construction du Québec. Je vous donne rendez-vous pour que nous puissions, ensemble, continuer ce travail. Je vous aime, merci!», a lancé M. Charest, non sans émotions, dans une allocution d'une quinzaine de minutes.

Le Parti libéral «accepte et respecte» le verdict populaire et travaillera «en cohabitation avec tous les parlementaires de toutes les formations politiques», a ajouté M. Charest, devant environ 300 militants réunis au centre des congrès de Sherbrooke.

Aux côtés de son épouse Michèle Dionne et de leurs trois enfants, le chef libéral a pris le temps de féliciter ses adversaires, en particulier Pauline Marois, pour être la première femme dans l'histoire du Québec à accéder aux plus hautes fonctions de l'État.

Pour mieux faire avaler la pilule de la défaite à ses partisans, M. Charest a fait remarquer que la marge était infime entre le Parti québécois, vainqueur de la course, et le Parti libéral, relégué à l'opposition officielle.

«Chers amis, nous terminons cette campagne avec 48 députés élus à l'Assemblée nationale du Québec. Un pour cent de différence dans le vote populaire entre nous et le gouvernement minoritaire», a-t-il dit.

Néanmoins, il a dit accepter de «bon coeur» la responsabilité de la défaite.

«S'il y a une personne qui doit assumer la responsabilité du résultat, c'est moi et je le fais», a-t-il déclaré.

À titre de député, le chef libéral n'a pas survécu au vent de changement qui a soufflé sur le Québec. Il a été battu de manière convaincante dans Sherbrooke par son adversaire péquiste et ancien député bloquiste Serge Cardin.

Pour M. Charest, il s'agissait d'une première défaite électorale depuis 1984, soit depuis le début de sa carrière politique.

Nombre d'analystes avaient prévu un effondrement du vote libéral mais avec 48 circonscriptions, le PLQ a sauvé les meubles et assumera la fonction d'opposition officielle en face d'un gouvernement péquiste minoritaire et par le fait même fragile.

Pour la reconstruction qui s'annonce, le Parti libéral pourra compter sur de gros canons comme Raymond Bachand, Pierre Moreau, Jean-Marc Fournier et Robert Dutil, tous réélus.

Le travail sera exigeant. En termes de pourcentage des suffrages, le PLQ a encaissé une dégelée sans précédent. Avec 31 pour cent des voix exprimées, le PLQ a obtenu son pire score depuis 1867.

Les militants libéraux rassemblés au Grand Salon du centre des congrès de Sherbrooke avaient la mine basse, déconfite, certains ont laissé échapper quelques larmes à l'annonce des résultats. Les applaudissements étaient rares et peu nourris. L'un des seuls moments de réjouissance pour les militants est survenu lorsqu'ils ont constaté que le Parti québécois ne serait pas en mesure de former un gouvernement majoritaire.

Dès le déclenchement de la campagne électorale, M. Charest était pourtant engagé dans une entreprise quasi désespérée. Il souhaitait déjouer les pronostics et conduire son parti à une quatrième victoire électorale consécutive, du jamais vu dans l'histoire du Québec moderne.

En dépit des sondages défavorables, de l'usure du pouvoir et des histoires de corruption qui ont sali son administration depuis trois ans, M. Charest n'a jamais évoqué autre chose que la victoire au cours de son périple électoral à travers le Québec.

La pente était manifestement trop abrupte.

M. Charest a mené une campagne prudente, sous haute surveillance, sans réellement proposer autre chose que la continuité. Au départ, il comptait faire campagne sur la loi et l'ordre mais ce thème inspiré des débordements étudiants du printemps dernier ne s'est jamais réellement imposé.

Il a donc enfourché le cheval de l'économie et n'a plus dévié de sa trajectoire, faisant fi des critiques lui reprochant sa campagne «aseptisée», loin de la rue et des gens.

Partout où il est passé, le chef libéral a martelé un seul et même message: le Parti libéral incarne le succès économique, la gestion prudente des deniers publics et surtout la «stabilité».

En cette période d'incertitude économique mondiale, le Québec a plus que jamais besoin de stabilité, faisait-il valoir à chacun de ses points de presse.

À l'opposé, M. Charest n'a eu cesse d'accuser sa vis-à-vis du Parti québécois, Pauline Marois, de vouloir plonger le Québec dans un nouveau débat référendaire déchirant et néfaste pour l'économie.

À l'évidence, la volonté de changement des électeurs a eu préséance sur les autres considérations.

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Jean Charest en campagne

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