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FME: Jean-Pierre Ferland émerge, Bernard Adamus se donne en concert

« C’est plutôt moi qui émerge ! »
Jean-François Cyr

« Ce n'est pas ma musique qui est émergente, mais moi. J'émerge. La retraite est d'une platitude épouvantable alors je me suis mis à refaire quelques concerts de temps en temps pour rester en vie ! », a lancé Jean-Pierre Ferland en début de conférence de presse dimanche après-midi, dans l'arrière-cour du centre de musique en sol mineur, qui sert aussi de camp de base pour le Festival de musique émergente de l'Abitibi-Témiscamingue (FME).

La légende de 78 ans est de passage au FME pour offrir un concert extérieur gratuit à la plage Kiwanis sur le lac Noranda. À sa performance s'ajouteront celles de Bernard Adamus (qui fera paraître son nouvel album à la fin septembre) et Dumas.

«Évidemment, je ne peux pas me considérer comme faisant partie de la musique émergente. On devrait m'expliquer de toute façon ce concept, car je ne comprends pas très bien sinon que c'est une musique de jeune qui symbolise la relève de talent, qui s'est grandement amélioré au Québec. C'est certain que beaucoup a été dit en musique. On le dit aujourd'hui autrement, c'est tout. Et bien des jeunes artistes le font bien. »

« Moi, je ne suis qu'une continuité de la véritable trouvaille née avec Félix Leclerc [...] Je sais qu'avec l'album Jaune (tournant dans la chanson québécoise avec une facture un enregistrement très moderne) nous avons eu du succès à l'époque, poursuit Ferland. On a voulait émerger face aux Américains qui faisaient de la maudite bonne musique dans les années 1970. Alors on a engagé les meilleurs musiciens et on a fait de notre mieux. »

Question d'éclairer le chanteur sur le concept d'émergence, la cofondatrice et responsable de la programmation Jenny Thibault a, de manière sympathique, ajouté que « l'idée entourant le concept d'émergence était une sorte de mouvement, d'état d'esprit, une musique indépendante dans la marge qui arrive en quelque sorte à influencer la masse. » La jeunesse y est souvent associée, mais elle est non plus une nécessité.

Jean-Pierre Ferland de rétorquer « « Si on veut avoir vraiment du respect pour l'émergence, elle doit donc durer. » Et le voilà donc impliqué...

« Toujours un nouveau show »

« Depuis mon accident cardio-vasculaire, ma vie a beaucoup changé, a raconté le chanteur. Avant d'embarquer sur scène j'étais monstrueusement nerveux. Je perdais la moitié de mes moyens. Maintenant, je n'ai plus peur de rien. Je pourrais même faire de la politique ! »

« C'est entre autres pourquoi j'aime autant improviser dans mes spectacles. Difficile de dire comment sera celui de ce soir... Je ne sais jamais trop. Je me laisse nourrir des histoires de la vie. Rien n'est préparé au niveau de l'animation. Bien sûr, je sais ce qu'on va jouer. Mais pour le reste, je vais inventer à mesure, raconter mes chansons. Vous savez, quand j'ai commencé à dire que je voulais quitter la scène publique il y a quelques années, je me suis aperçu que j'étais aimé. Je suis plus souriant. J'en profite. Je goûte chaque moment. Et ça influence beaucoup mon travail sur scène. »

« Un beau cadeau »

Le chanteur Bernard Adamus ne se gêne pas pour admettre qu'il ne connaît pas l'ensemble de l'œuvre de Ferland. Cela dit, c'est avec grande humilité et fierté qu'il a accepté le mandat de jouer en première partie de l'auteur de « Quand on aime on a toujours 20 ans ». « Je suis davantage un amant de la chanson que du rock. Je ne connais pas Ferland à fond, mais j'ai un grand respect pour son travail. J,ai souvent entendu ses compositions comme tout le monde. C'est un beau cadeau qu'on me fait de pouvoir me donner en concert avec lui. »

« En 40 minutes de prestation je vais faire ce que je peux, continue le chanteur et guitariste. Ce sera un mélange de l'album Brun et du nouveau qui s'en vient (le 25 septembre). Le spectacle est tout nouveau. Je l'ai proposé que quatre fois. Il est différent, plus personnel, ludique, mais pas moins trash, au contraire. Beaucoup de personnes avaient peur que je change. Mais non, je suis toujours le même !... »

« Le FME, un passage obligé »

« Je suis doublement content d'être ici. J'aime le FME en tant que mélomane, artiste et festivalier. C'est un gros-petit festival qui privilégie la proximité et la convivialité. C'est une sorte de carrefour de la création musicale. C'est un passage obligé dans l'année pour les musiciens québécois. La réputation de l'événement n'est plus à faire. Ensuite, jouer avec Jean-Pierre Ferland pour le grand spectacle de clôture, c'est un honneur. Je suis très touché. »

« La scène est à cheval entre l'eau du lac et le sable de la plage... Il va y avoir une superbe ambiance, je crois, poursuit Dumas, qui est papa depuis quatre mois. C'est ma première vraie apparition de l'été. Je vais en profiter pour me faire plaisir. Le public devrait aussi être content. Je vais faire quelques morceaux de mon dernier album, mais la majorité des pièces seront pigées des succès de mes disques précédents. Pour le reste, je vais explorer la nuit du festival. »

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