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Malgré un poids normal, avoir du ventre augmente le risque de décès prématuré

Mieux vaut être obèse... qu'avoir du ventre
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Mauvaise nouvelle pour les gros bides. Avoir un poids normal, malgré un petit ventre, ne diminue pas le risque de mort prématurée. Bien au contraire.

Les résultats d'une nouvelle étude, présentée en début de semaine au Congrès annuel de la Société Européenne de Cardiologie, vont même à contresens des idées reçues.

En comparaison avec les individus souffrant d'obésité, ceux dont le surpoids est uniquement concentré autour du ventre voient le risque de mourir prématurément accru.

"Ce risque élevé de mort prématurée est lié à une plus forte accumulation de gras dans les viscères qui augmente la résistance à l'insuline (Ndlr. un facteur de diabète), mais aussi d'autres facteurs à risque" a précisé dans une déclaration le Dr. Karine Sahakyan, co-auteure de l'étude.

Le Dr Sahakyan et son collègue le Dr Francisco Lopez-Jimenez, tous deux chercheurs à la Mayo Clinic aux Etats-Unis (rien à voir avec le condiment), ont analysé l'évolution de 12.785 adultes qui avaient participé à une étude d'évaluation de la santé des américains menée entre 1984 et 1998.

Les chercheurs ont séparé les individus dans un premier temps en trois groupes en fonction de leurs indices de masse corporelle - poids normal, surpoids, et obèse - avant d'effectuer le même opération en deux groupes en fonction de leur ratio tour de taille/ tour de hanche.

Question de proportions

Plus de 14 ans plus tard, ils ont ainsi pu se rendre compte que les individus qui avaient un poids normal mais une obésité concentrée au niveau du ventre avaient 2,75 fois plus de chance de mourir de maladies cardiaques, et, plus généralement, 2,08 fois plus de chances de mourir prématurément.

En comparaison, les obèses dont le rapport taille/hanche était équilibré n'avaient, eux, que 1,41 fois plus de chance de mourir. Pour ceux dont ce ratio était élevé, le chiffre s'élevait à 2,34 fois plus de risque de mourir prématurément.

Bien qu'elle ait été présentée à un important congrès, l'étude n'a pas été encore revue par d'autres scientifiques, comme il est de coutume afin de la valider. Prudence donc.

Cependant, en 2008, une autre étude publiée dans le New England Journal of Medicine avait montré que les individus qui avaient le plus de ventre voyaient leur risque de mort prématurée multiplié par deux, par rapport à ceux qui en avaient le le moins.

S'attaquer aux causes plutôt qu'aux conséquences

Pour le cardiologue Michel de Lorgeril, auteur de Prévenir l'infarctus et l'accident vasculaire cérébral, contacté par Le HuffPost, cette nouvelle étude enfonce des portes ouvertes. "C'est d'une extraordinaire banalité, on sait depuis longtemps que le surpoids, quel qu'il soit, est un facteur de risque."

Faut-il se débarrasser coûte que coûte de ses kilos en trop? Michel de Lorgeril estime, lui, que le problème est ailleurs. "Le surpoids n'est pas la vraie question, la vraie question c'est celle du mode de vie qui conduit au surpoids, le déséquilibre entre activité physique et sédentarité", précise le médecin.

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