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Lancement de Sébastien Lacombe: S'ouvrir aux Territoires

S’ouvrir aux
Jean-Francois Cyr

MONTRÉAL - Parfois la vie fait bien les choses. Parti en octobre 2012 au Sénégal pour accompagner sa douce et ses enfants, Sébastien Lacombe (Impressions humaines paru en 2008 et le populaire Comme au cinéma sorti en 2005) n'avait pas d'attentes à l'égard du milieu de la musique qu'il laissait derrière lui, à Montréal, sans trop savoir s'il y reviendrait. Mais c'était mal connaître toute la place qu'elle prend dans la vie de l'artiste. L'enracinement d'un an à Dakar lui a permis de prendre contact avec la terre, les gens et le partage artistique. Lentement, mais sûrement, son troisième album Territoires a fait le pont au-dessus de l'océan.

Par l'entremise d'un blogue sur le site web de Radio-Canada intitulé Un Québécois à Dakar, le chanteur et guitariste a partagé ses états d'âme et ses réflexions au fil des rencontres africaines et des histoires de famille. En parallèle, il s'est investi ici et là dans la musique et le chant. Une année de découverte, certes, mais aussi de réflexion sur le quotidien, ses origines et les humains.

Sébastien Lacombe lance Territoires

«J'ai pensé arrêter de travailler dans ce domaine », raconte Sébastien Lacombe après une prestation de sept chansons au Lion d'Or, à Montréal, dans le cadre du lancement de son nouvel opus. « Je ne savais plus trop. Je suis allé en Afrique sans trop savoir pour finalement y retrouver le plaisir de composer et de jouer. La musique s'est révélée autrement à moi au Sénégal. Comme si j'avais compris qu'elle était autre chose que des disques, de la promotion, et de la mise en marché. Il faut dire que je venais de quitter ma maison disque, un peu fatigué de tout ce qui entourait le métier.»

« Là-bas, évidemment, j'ai fait la rencontre de plusieurs artistes et musiciens sénégalais. Ils ont un rapport différent à la musique. On y enregistre souvent de façon bancale et on imprime 200 disques pour en donner la moitié à des connaissances. Tout le monde joue avec tout le monde. C'est plus convivial comme approche. Mais bon, il y a certainement eu une part de dépaysement dans mon regard...»

Face à la musique

À son retour dans la métropole en septembre 2011, Lacombe, quelques 25 compositions en poche, prend contact avec le Pierre-Philippe Côté, alias Pilou, qu'il avait rencontré avant le départ pour gratter sur trois pièces déjà composées. La magie opérant, et quelques messages Skype aidant, l'auteur-compositeur-interprète choisit de coréaliser l'album avec ce dernier.

« Je suis embarqué dans son trip », affirme Côté. « J'ai compris ce qu'il voulait faire. De la musique folk teinté de sonorités du monde. Le défi était d'éviter qu'un blanc fasse de la musique de noir. On a plutôt exploré son expérience et utilisé ça pour apporter une atmosphère. J'ai par exemple mixé sur l'album (on parle des morceaux Les maîtres du temps et Adouna) un joueur de xalam (ancien banjo), Oumar Sall, que Sébastien avait enregistré là-bas dans un salon.

Le terreau

Résultat ? Un folk assez calme, influencé par des styles divers comme le rock, le reggae, voire le hip hop. Une proposition générale qui ne déborde jamais et ne révolutionne rien. Mais qui apaise, berce et fait rêvasser. Une voix douce, enveloppante, rassurante. Des textes poétiques, insufflés d'un regard sur l'identité, le voyage, l'humanité, la perspective, l'enracinement, l'ouverture sur le monde...Des paroles qui auraient peut-être bénéficié, toutefois, d'un peu plus de travail. Mais c'est bien. Déjà bien mieux que bien d'autres tentatives ailleurs chez ses collègues québécois.

Pour preuve, la chanson Mr. Taximan connaît un bel accueil sur certaines ondes radio. On fait le parie que d'autres chansons suivront le pas.

En sommes, un disque qui ressemble à l'homme et au chanteur avançant sur de nouveaux territoires. Beau, simple, humain, touchant, sans artifice.

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