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Conduire sous antidépresseur augmente le risque d'accident de 34%

Les déprimants chiffres de la conduite sous antidépresseurs
Wikimedia Commons

SANTÉ - On glose souvent sur la légendaire accoutumance des Français aux antidépresseurs. Certains chiffres sont pourtant loin de faire rire.

34% de risque en plus pour les conducteurs qui ont pris un antidépresseur au moins la veille de leur accident.

32% pour ceux qui étaient en train de modifier leur traitement, et un maximum de 49% pour les individus qui venaient d'être mis sous traitement.

Tels sont les résultats alarmants d'une étude gigantesque menée sur 72.685 conducteurs impliqués dans des accidents corporels entre 2005 et 2008.

Au total, ce sont près de 3% des accidents de la route qui seraient imputables à la consommation de ces médicaments. Les conclusions de cette étude conduite par l'Inserm en collaboration avec l'Agence Nationale de Sécurité et du Médicament (ANSM) sont sans ambages: la prise d'antidépresseurs entraîne un risque accru d'accident de la route en début de traitement ou lors de sa modification, avertit mercredi l'agence du médicament ANSM qui appelle à une "vigilance" spéciale.

"Il y a des périodes pendant lesquelles il faut être particulièrement vigilant et les praticiens doivent prévenir leurs malades quand ils débutent ou changent un traitement", dit à l'AFP Emmanuel Lagarde, co-auteur de l'étude parue dans la revue spécialisée Journal of Clinical Psychiatry qui, par le passé, avait publié d'autres études allant dans le même sens.

Emmanuel Lagarde, qui dirige une équipe Inserm à Bordeaux sur les traumatismes, relativise en revanche le risque global attribué aux antidépresseurs dans les accidents de la route, estimant qu'il est difficile de déterminer s'ils sont liés au médicament ou à l'état dépressif. "A mon avis, il n'y a pas d'effet médicament sur le long terme, les gens qui sont sous antidépresseurs ont plus d'accidents effectivement, mais pas à cause du médicament", juge-t-il avant d'ajouter qu'il ne faut "surtout pas dire aux gens de ne pas prendre d'antidépresseurs lorsqu'ils conduisent" car "ce serait la catastrophe".

Certains médicaments plus concernés que d'autres

Parmi les médicaments les plus susceptibles de provoquer un accident arrivent en tête les benzodiazépines (utilisés comme anxiolytiques ou pour dormir) qui doublent le risque, largement devant les antiépileptiques, les hypnotiques apparentés aux benzodiazépines, les antidépresseurs ou les substituts opiacés.

Les boîtes d'antidépresseurs vendues en France comportent un pictogramme de niveau 2 invitant les conducteurs à être "très prudents" et à ne pas conduire sans l'avis d'un professionnel de santé.

Les médicaments sont classés en trois niveaux de risque, allant du niveau 1 (faible) à 3 (risque majeur), indiqués par des pictogrammes: un triangle jaune pour le niveau 1, orange pour le niveau 2 et rouge pour le niveau 3 (qui déconseille formellement la conduite automobile). Les voici.

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