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Jean Charest promet des millions de dollars pour Montréal

Des millions de dollars pour Montréal
CP

QUÉBEC - À la traîne dans les sondages, Jean Charest a invité jeudi les électeurs caquistes à se rallier aux libéraux pour empêcher le Parti québécois de prendre le pouvoir.

En campagne à Montréal, le chef libéral a mis en garde les Québécois tentés d'appuyer la Coalition avenir Québec (CAQ) de François Legault: un vote pour la CAQ est un vote pour le PQ, a-t-il soutenu.

«Dans la campagne actuelle, appuyer la CAQ, c'est appuyer Pauline Marois. Voter pour la CAQ, c'est avoir le PQ. C'est une chose dont les Québécois devront tenir compte aussi», a dit M. Charest, au cours d'une conférence de presse tenue sous haute surveillance policière sur la terrasse du septième étage du Palais des congrès.

Esquivant les questions sur les sondages, le leader du Parti libéral a préféré faire la promotion du vote stratégique en faveur de son parti. Il a brandi le spectre d'une victoire péquiste attribuable à la division du vote. Dans un tel cas, le réveil sera brutal pour les sympathisants caquistes au lendemain du scrutin du 4 septembre, a-t-il souligné.

«On dit à ceux qui font un choix le 4 septembre que s'ils votent pour la CAQ, ils vont se réveiller le lendemain matin avec une très mauvaise surprise. lls risquent d'encourager Mme Marois et de se retrouver avec un référendum», a-t-il avancé.

Plonger le Québec dans un nouvel exercice référendaire avec l'injection de fonds publics dans la stratégie du Oui «est le contraire de ce que nous devons faire alors qu'il y a beaucoup d'instabilité dans l'économie mondiale», a estimé le chef du PLQ.

Du reste, aux yeux de M. Charest, les fédéralistes ont tort de prêter foi aux propos du chef de la CAQ lorsqu'il prétend avoir renoncé au projet souverainiste. François Legault, sur ce sujet comme dans d'autres, «n'est pas fiable», a-t-il insisté.

«C'est un souverainiste. C'était le souverainiste le plus pressé parmi les souverainistes. Le même homme qui disait que c'était urgent (la souveraineté) a comme viré à 180 degrés. (...) Conclusion: il n'est pas fiable.»

Elle aussi en campagne à Montréal, la chef du Parti québécois a répliqué à son vis-à-vis libéral, reprenant à son compte l'équation de M. Charest quant à la signification du vote.

Caquistes et libéraux ont en commun le fédéralisme et la volonté de ne pas en découdre avec Ottawa, a fait remarquer Mme Marois. Par conséquent, à son avis, un vote pour la CAQ est plutôt un vote pour le Parti libéral.

«Il (François Legault) a dit qu'il ne ferait pas beaucoup de débats avec Ottawa. Il a même annoncé qu'il réclamerait la responsabilité de l'environnement et 10 minutes plus tard il a dit qu'il ne le ferait pas dans le premier mandat. Et surtout il a clairement dit qu'il voterait non à un référendum. Je ne vois pas comment quelqu'un qui voterait non à un référendum peut être considéré comme un souverainiste», a analysé Mme Marois.

De son côté, le chef de la CAQ a jugé que M. Charest payait aujourd'hui le prix de sa décision de précipiter le Québec en élection pour éviter les effets de la Commission Charbonneau sur la corruption.

«Il a fait une élection en plein été, avant les audiences publiques. Il a pris les Québécois pour des gens qui pouvaient le croire, qui étaient crédules», a-t-il déclaré à L'Assomption.

Après un peu plus de deux semaines d'une campagne électorale sans éclat, le camp libéral affiche une nervosité palpable. Même la communauté anglophone, historiquement favorable aux libéraux, ne peut plus être prise pour acquise, a concédé le député sortant et candidat dans la circonscription de Verdun, Henri-François Gautrin.

«C'est préoccupant», a dit M. Gautrin, constatant un certain «glissement» des électeurs de langue anglaise dans le camp des indécis.

Nombre d'observateurs croient que le sort du Parti libéral au pouvoir depuis neuf ans _ et celui de Jean Charest _ se jouera la semaine prochaine lors de la série de débats des chefs.

Conscient des enjeux qui reposent sur sa performance face à ses adversaires, M. Charest a tenté jeudi de modérer les attentes.

«Les débats? Je n'ai pas d'illusion, je sais que je serai la cible et que ce sera des tirs nourris. Il y a trois personnes qui vont se présenter là avec Charest dans leur mire», a-t-il lâché.

Comme il l'avait fait pour Québec en début de semaine, le chef libéral a par ailleurs promis une pluie de dollars sur Montréal.

Un prochain gouvernement libéral investirait 500 millions $ en cinq ans dans divers projets de la métropole. Les stations de métro seraient les plus favorisées puisque 325 millions $ serviraient à les rénover.

Un gouvernement libéral augmenterait aussi le nombre de kilomètres de voies réservées aux autobus, une dépense de 35 millions $ en cinq ans.

M. Charest a fait cette annonce entouré d'une vingtaine de candidats de l'île de Montréal. Le chef libéral a martelé que sa formation est celle qui se préoccupe le plus d'économie et que c'est ce qui pèsera dans la balance au scrutin du 4 septembre.

En après-midi, M. Charest s'est rendu à Boucherville sur la Rive-Sud pour visiter les installations d'un fabricant de batteries au lithium. Il a saisi l'occasion pour faire l'essai d'une voiture électrique dans la cour arrière de l'entreprise.

Il a clôturé sa 16e journée de campagne à Québec, dans la circonscription de Charlesbourg.

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Jean Charest en campagne

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