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Écrasement d'un Beechcraft en 2010 : une tragédie qui aurait pu être évitée

Écrasement d'un Beechcraft en 2010 : une tragédie qui aurait pu être évitée
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Le Bureau de la sécurité des transports (BST) du Canada a dévoilé mercredi son rapport d'enquête sur l'accident mortel ayant impliqué un appareil Beechcraft il y a deux ans à Québec, une tragédie qui aurait vraisemblablement pu être évitée. Le rapport est dévastateur pour la défunte compagnie Aéropro, qui exploitait l'appareil qui s'est écrasé.

L'accident est survenu le 23 juin 2010. Sept personnes, cinq passagers et deux membres d'équipage ont péri dans l'accident, dont la cause serait une série de lacunes et de défaillances en matière de sécurité.

Dans son rapport, le BST estime notamment que la formation de l'équipage était insuffisante. Aucun texte ne précisait, par exemple, comment répartir les tâches entre les pilotes en cas d'urgence. Plus largement, c'est toute la culture de sécurité de l'entreprise Aéropro qui est remise en question dans le rapport du BST.

Selon l'enquêteur principal du BST, André Turenne, une des pratiques d'Aéropro consistait à faire décoller ses avions avec une puissance moindre que celle exigée par le manuel du fabricant, et ce, pour économiser le carburant et l'usure des pièces. « Pourquoi une puissance réduite au décollage? [...] La puissance que tu n'as pas, tu ne peux pas aller la rechercher. Après ça, on se dit : "Pourquoi le copilote a passé autant de temps sur les communications?" La réponse, c'est qu'il n'avait aucune charge de travail en procédure d'urgence », déplore-t-il.

Transport Canada s'apprête à mettre en place une série de mesures touchant l'industrie des petits transporteurs. La fréquence des inspections des appareils et des journaux de bord sera augmentée et un meilleur suivi des anomalies à corriger sera fait.

Transport Canada s'apprête aussi à obliger l'industrie du taxi aérien de doter ses appareils de boîtes noires, ce qui n'est pas le cas présentement.

Rappel des faits

Le bimoteur Beechcraft King Air A-100 s'est écrasé à trois kilomètres au nord de l'aéroport international Jean-Lesage. L'appareil avait décollé par temps clair peu avant 6 h d'une piste secondaire de l'aéroport en direction de Natashquan, avec un arrêt prévu à Sept-Îles.

Peu avant 6 h, un des membres d'équipage avait informé la tour de contrôle de problèmes de moteur. Il avait rapporté être incapable de prendre de l'altitude. L'appareil s'est ensuite écrasé dans la cour arrière d'une résidence de l'arrondissement de Sainte-Foy, au nord-ouest de l'aéroport.

Policiers et pompiers s'étaient déplacés sur les lieux. Ils avaient rapidement tenté de réduire l'intensité de l'incendie, mais ils n'avaient pu que constater le décès des occupants de l'appareil.

Dans les semaines qui ont suivi l'accident, Transports Canada avait retiré son permis d'exploitation à Aéropro. L'entreprise avait contesté en vain la révocation de son permis par Transports Canada.

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