Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Mine Jeffrey: la CAQ et le PQ se prononcent sur l'amiante

La CAQ et le PQ se prononcent sur l'amiante
Agence QMI

MONTRÉAL - L'amiante a fait son apparition dans la campagne électorale.

Le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, a promis qu'un gouvernement caquiste interdirait l'exportation de l'amiante tandis que son homologue péquiste Pauline Marois voudrait qu'une commission parlementaire se penche sur les risques liés à l'utilisation de l'amiante chrysotile.

Les deux semblent s'entendre sur la nocivité du minerai, mais seul le chef de la CAQ s'engage formellement à en interdire l'exploitation.

Selon M. Legault, continuer d'exploiter ici l'amiante pour l'exporter dans des pays où les normes environnementales sont moins strictes qu'ici «est moralement et scientifiquement indéfendable». Il convient donc de trouver, pour la région d'Asbestos, «une façon de faire une conversion industrielle».

Mais Mme Marois tente aussi de ménager la chèvre et le chou.

D'un côté, elle croit qu'une commission parlementaire arrivera à la conclusion qu'il faut cesser d'exploiter l'amiante pour diversifier l'économie régionale. «Je crois que c'est plutôt sur ce tableau là, qu'il faut actuellement travailler, essayer de voir comment dans cette région, on peut progressivement ou complètement se débarrasser de l'exploitation de l'amiante», a-t-elle dit.

De l'autre, elle s'est montrée sensible aux travailleurs qui pourront bénéficier, à partir de 2013, de la relance de la mine située à Asbestos dans la circonscription de Richmond, actuellement dans le giron libéral. «On les comprend et il faut être sensible à ça, a-t-elle dit. On ne peut pas dire: ce n'est pas important, ça ne nous dérange pas que vous n'ayez pas de job, ce n'est pas vrai.»

L'arrivée de la question de l'amiante dans la campagne électorale a coïncidé avec des engagements de la CAQ en matière d'environnement et d'autres du PQ en matière de santé.

M. Legault a dû marcher sur des tisons concernant la question des pouvoirs. Il a dû rectifier le tir. Après avoir d'abord dit qu'il voulait rapatrier du fédéral «l'ensemble des compétences en matière d'environnement», il a fini par modérer ses ambitions et proposer de rapatrier du fédéral seulement les évaluations environnementales, lors d'un premier mandat

Le chef de la Coalition avenir Québec a aussi proposé de resserrer encore le moratoire sur l'exploitation des gaz de schiste.

À ses yeux, le moratoire actuel interdit l'exploitation, mais permet encore trop d'exploration par les entreprises. Un éventuel gouvernement de la CAQ interdirait également l'exploration sauf pour des projets pilotes, très suivis par le gouvernement, a précisé M. Legault.

La santé

Mme Marois a dévoilé son plan pour augmenter l'accès aux médecins de famille, une opération qui passerait notamment par la hausse des salaires de ces professionnels de la santé.

Lors d'une conférence de presse à Repentigny, celui qui pourrait devenir ministre de la Santé dans un éventuel gouvernement Marois, le docteur Réjean Hébert a exposé un plan sur quatre ans, l'équivalent d'un mandat, alors que deux millions de personnes ne sont actuellement pas suivies par un omnipraticien, au Québec.

Les péquistes misent sur une augmentation de la tâche des pharmaciens et une plus grande place à des superinfirmières, que les patients pourront consulter au lieu d'attendre de voir un médecin.

Ils souhaitent aussi, tout comme les libéraux, augmenter à 300 le nombre de groupes de médecine familiale (GMF), actuellement à 244.

Ces mesures nécessiteraient un investissement total de 95 millions $.

Les péquistes ont aussi promis de mettre en place un crédit d'impôt remboursable de 500 $ par enfant de cinq à 16 ans pour toute inscription à des activités sportives pour les familles dont le revenu familial est de moins de 130 000 $.

Cette mesure touchera un peu plus de 300 000 jeunes et coûtera 25 millions $, qui seront pris à même le fonds de la taxe spécifique sur les produits du tabac.

La dette

Dans un hôtel de Victoriaville transformé en forteresse, le chef libéral Jean Charest a promis de s'attaquer à la dette publique, discréditant au passage François Legault de la Coalition avenir Québec.

S'il est reporté au pouvoir, le gouvernement libéral versera 100 pour cent des revenus nets provenant des redevances minières au Fonds des générations, a annoncé M. Charest. Jusqu'ici, le gouvernement prévoyait plutôt réserver à la dette 25 pour cent des redevances au-delà d'un montant de 200 millions de dollars, soit environ 50 millions de dollars par année.

En clair, sur les 400 millions $ de redevances anticipées annuellement au cours des 10 prochaines années, 200 millions $ seront consacrés à la réduction du poids de la dette, a indiqué le chef du Parti libéral du Québec (PLQ).

M. Charest a durement attaqué François Legault, devenu manifestement sa principale cible. Il a en outre ridiculisé l'engagement du leader de la CAQ de réduire la dette publique avec les revenus tirés de l'exploitation pétrolière. Comme il n'y a pas d'extraction d'or noir prévu dans un avenir prévisible au Québec, François Legault se comporte comme un individu qui achèterait «un billet de 6-49 pour payer son hypothèque», a raillé le chef libéral.

La coporte-parole de Québec solidaire, Françoise David, a critiqué la promesse de Jean Charest de verser tous les revenus provenant des redevances minières dans le Fonds des générations.

En entrevue avec la Presse Canadienne, Mme David a plutôt suggéré que cet argent aille à l'éducation ou dans l'électrification du transport en commun. «Utiliser les redevances pour verser cela dans le Fonds des générations, je pense que c'est une très mauvaise idée. Oui le Québec a une dette, mais une dette qui est très largement attribuable à des immobilisations, donc à des actifs que possède la gouvernement du Québec, comme des bâtiments, des hôpitaux par exemple. Je pense qu'il faut premièrement augmenter les redevances sur les mines; et nous on parle aussi de l'eau, et d'investir dans des domaines d'avenir, dans des emplois d'avenir.»

INOLTRE SU HUFFPOST

François Legault en campagne

Pauline Marois en campagne

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.