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Syrie: la reporter Jenan Moussa raconte la bataille d'Alep en direct sur Twitter

Elle tweete depuis l'enfer d'Alep
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ALEP - La bataille s'intensifie entre les troupes syriennes et les rebelles pour le contrôle d'Alep, la deuxième ville de Syrie. Alors que Bachar al-Assad a déployé ses chars dans plusieurs quartiers et tente toujours de reprendre le contrôle de la ville aux rebelles ce jeudi 9 août, une jeune reporter raconte la bataille d'Alep en direct sur son compte Twitter.

Reporter itinérante pour la chaîne cablée d'informations Al-Aan à Dubaï, Jenan Moussa a réussi à passer la frontière syrienne le 4 août dernier. "Je suis à Istanbul. J'attends mon vol pour la frontière syrienne. Je veux voir l'état de la révolution syrienne de mes propres yeux", confie-t-elle aux 15.000 abonnés qui reçoivent ses messages.

"Je suis dedans. Bienvenue en Syrie libre"

Avant Alep, la Libye

Avant ce voyage, les milliers de followers de @JenanMoussa ont suivi la reporter en Libye. En plus de ses sujets pour la télévision, la journaliste prend l'habitude de tweeter ses impressions et photos sur le terrain.

La voici avec des combattants Toubou dans la région d'Al-Koufrah au Sud-Est du pays, le 20 juin dernier.

Embarquée aux côtés des rebelles

Après une série de reportages pour Al-Aan, la jeune femme repart pour la Turquie et entre en Syrie directement par la province d'Alep contrôlée par les rebelles, mais menacée depuis le 26 juillet par les troupes de Bachar al-Assad.

À présent, Jenan Moussa ne quitte plus les hommes de l'Armée syrienne libre. À l'arrière d'un pick-up, les rebelles l'emmènent dans un village à une vingtaine de kilomètre au Nord d'Alep.

"Moi à l'arrière d'un pick up en mouvement avec l'Armée syrienne libre (FSA en anglais, ASL en français ndlr.). Jusqu'à présent j'ai compté 4 tanks détruits sur le bord de la route."

Celle qui dit avoir hâte de participer à une mission aux côtés des rebelles est rapidement servie. Dans la nuit du 5 août, elle participe à l'attaque d'une base aérienne contrôlée par Bachar al-Assad et essuie ses premiers échanges de tirs.

Mission de nuit et poursuite d'hélicoptères

"Je reviens juste d'une opération de nuit avec l'ASL. L'attaque d'une base aérienne contrôlée par Assad à 30 km au Nord d'Alep. (...) Ça a été très effrayant car la base d'Assad a repéré notre position, commencé à tirer et envoyé deux hélicoptères après nous, raconte-t-elle sur le réseau social.

Nous avons couru dans les champs, nous sommes cachés sous des oliviers. Nous sommes resté 30 minutes. Les hélicoptères n'ont pas utilisé leurs feux de recherche et sont partis après un moment."

Et pas une nuit de répit... Le 6 août, ses lecteurs et les téléspectateurs d'Al-Aan suivront en direct le bombardement du village où elle se cache.

"M*rde. C'était proche. Je cours me cacher. (...) J'ai mis mon gilet, mon casque, mes chaussures. Je tweete d'à côté des toilettes. Nous allons nous réfugier dans la cave bientôt. Si je me déconnecte, vous savez."

Bilan: 5 tirs de mortiers aux alentours, 3 morts et 2 blessés.

Le reportage et les images de cette nuit de bombardements sont publiées sur le site de la chaîne dès le lendemain.

Alep, au cœur du cyclone

Depuis ce jeudi, Jenan Moussa est entrée dans Alep au moment où les troupes de Bachar al-Assad pilonnent cette place forte des forces rebelles. La veille, 33 personnes ont été tuées, dont 24 civils et 9 rebelles, dans cette seule ville.

Les tweets de la journaliste - qui n'oublie jamais de mentionner sa chaîne (@akhbar) pour transmettre ses informations -énumèrent les tanks, les carcasses de voitures et les barricades.

Les bombardements sont omniprésents, mais la jeune femme parvient à visiter une hôpital de la ville.

"J'ai vu un homme en sang sur le sol ici à Alep, hurlant de douleur, pointant son téléphone portable. Il a dit 's'il vous plaît appelez ma famille'."

Au moment où nous publions cet article, la journaliste dit avoir échappé à des bombardements à quelques mètres de l'endroit où elle se cache. "Je ne le nie pas, j'ai peur", confie-t-elle à ses lecteurs. "Nous tentons de quitter Alep. Très difficile. Avions dans le ciel."

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