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Grève étudiante: le coporte-parole de la CLASSE Gabriel Nadeau-Dubois démissionne

Gabriel Nadeau-Dubois démissionne
PC

Six mois après le début du conflit étudiant, le coporte-parole de la Coalition large de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante, Gabriel Nadeau-Dubois, démissionne, disant avoir la « conviction » que la CLASSE « a besoin de nouveaux visages ».

Tandis que les votes de grève reprennent dans les cégeps et les universités, à l'approche du retour en classe imposé par la loi spéciale, Gabriel Nadeau-Dubois estime que la lutte contre la hausse des droits de scolarité entre dans une nouvelle étape.

« Une étape qui nécessite un renouvellement : il est temps pour moi de tirer ma révérence. J'ai fait ma part comme porte-parole, il est maintenant temps que d'autres prennent la relève », a-t-il écrit dans une lettre transmise à ses militants tard mercredi soir, dont Le Devoir a obtenu copie.

Il souligne que sa décision « n'est ni motivée par l'amertume, ni par le désespoir », se disant plus convaincu que jamais de la nécessité et de l'importance de poursuivre la mobilisation étudiante amorcée il y a maintenant six mois.

« Je pars, mais le mouvement se poursuivra. Ce que je quitte, ce n'est pas la mobilisation, ni la lutte, ni la CLASSE : je quitte mon rôle de porte-parole. Je serai encore à vos côtés, dans la rue et dans les assemblées », précise-t-il, ajoutant partir avec le sentiment du « devoir accompli ».

Le soulèvement de la jeunesse québécoise au printemps dernier, dit-il, a par ailleurs soulevé des « critiques trop profondes pour être réglées par une campagne électorale de 35 jours ». Il est d'avis que les questions qui ont été posées par les étudiants et leurs sympathisants ne seront pas entièrement répondues après le 4 septembre, même si le Parti libéral n'est pas reporté au pouvoir.

Dans sa lettre de démission, Gabriel Nadeau-Dubois lance une charge à fond de train contre le gouvernement sortant et se montre particulièrement virulent envers Jean Charest. Il tire d'ailleurs sa révérence avec un seul regret : quitter ses fonctions « alors que le Québec est toujours dirigé par Jean Charest ».

« Gaz de schiste, corruption, Anticosti, Mont-Orford, hausse des droits de scolarité, taxe santé : la liste des tromperies, des mensonges, des scandales et des attaques à la population de ce gouvernement est trop longue », déplore-t-il, estimant que le débat a largement dépassé la lutte contre la hausse des droits de scolarité.

Dénonçant la loi spéciale, la brutalité policière, « la dureté des matraques et l'acidité des lacrymogènes », le mépris et la répression, l'ex-coporte-parole de la CLASSE estime que « devant une mobilisation généreuse et fondée sur des principes, [Jean Charest] n'aura répondu que par des attaques personnelles et dégradantes ».

« Ce manque de respect envers la jeunesse et ses porte-parole n'a d'égal que le mépris généralisé du bien commun qui règne au Parti libéral du Québec. Ce gouvernement n'a pas le droit de donner de leçon de démocratie : il est l'incarnation même de la corruption et du détournement des institutions publiques », estime-t-il.

La CLASSE tiendra un congrès en fin de semaine pour décider si le siège laissé vacant par Gabriel Nadeau-Dubois sera comblé. L'organisation étudiante compte actuellement deux autres porte-parole, soit Jeanne Reynolds et Camille Robert. La CLASSE représente 65 associations étudiantes de cégeps et d'universités regroupant 100 907 étudiantes et étudiants.

La manif des casseroles du 30 mai

La manif en images

MANIFESTATION DU 22 MARS 2012

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