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Comment la Corée du Nord couvre les Jeux olympiques

Comment la Corée du Nord couvre les Jeux
AFP

JO - Imaginez un peu, Teddy Riner sort du tatami après sa victoire en finale des Jeux olympiques et profite du micro qui lui est tendu pour saluer le rôle de François Hollande, "sans qui il n'en serait pas arrivé là". Des athlètes médaillés qui louent la grandeur de leurs dirigeants, la scène est improbable vue de France... mais tellement banale en Corée du Nord.

Depuis le début des Jeux de Londres, l'agence de presse KCNA (Korean Central News Agency), l'organe officiel du régime de Pyongyang, partage son regard très particulier sur les performances des athlètes nord-coréens.

"Un courage instillé par le commandant suprême Kim Jong-Un"

Premier exemple, la dépêche parue le 31 juillet dernier après la victoire -deux jours plus tôt- de la judokate An Kum Ae dans la catégorie des moins de 52 kg. Pour fêter la première médaille d'or de la délégation nord-coréenne, actuellement 15e au tableau des médailles avec quatre titres olympiques et une médaille de bronze, l'agence de presse n'y va pas avec le dos de la cuillère. L'athlète "doit son succès aux grands dirigeants, au système social bienfaisant et au Parti des travailleurs de Corée", indique le père de la judokate, cité par KCNA. "Elle a fait preuve d'un cran et d'un courage instillés par le commandant suprême Kim Jong-Un", arrivé au pouvoir en décembre dernier après la mort de son père Kim Jong-Il, a renchéri le haut responsable des sports en Corée du Nord, Ri Song-Chol.

Autre illustration du culte de la personnalité mis en place par la dinastye Kim, la dépêche parue le 2 août pour féliciter Om Yun-Chol, champion olympique d'haltérophilie en -56 kg. "Il n'y a pas de secret. (...) La raison de mes progrès et de ma médaille d'or est l'amour affectueux prodigué par le dirigeant suprême Kim Jong-Il et le camarade suprême Kim Jong-Un", a déclaré l'athlète, selon KCNA.

Le même jour, la Nord-Coréenne Rim Jong Sim est sacrée championne olympique d'haltérophilie dans la catégorie des moins de 69 kilos. KCNA écrivait: Après la compétition, elle a déclaré aux journalistes que la seule chose qu'elle souhaite maintenant, c'est de "courir auprès de l'honorable maréchal Kim Jong Un avec sa médaille d'or dans sa main".

"Leur réussite démontre la force inépuisable de la RPDC"

"Certains médias étrangers malveillants ont affirmé que la RPDC remporterait une seule médaille d'argent à Londres écrit l'agence dans une dépêche pour louer le succès des athlètes nationaux, mais nos sportifs ont contredit une telle affirmation avec de bons résultats". "Leur réussite démontre la force inépuisable de la RPDC", écrit-elle encore. Et dans une autre dépêche sur le traitement médiatique des succès nord-coréens par les journaux occidentaux: "Ces médias indiquent que le secret des athlètes de la RPDC est une profonde préoccupation du dirigeant Kim Jong Il et la force, le courage et la confiance profonde du cher et respecté Kim Jong Un".

Une défiance à l'encontre des médias étrangers entretenues par certains titres de presse, comme ce journal australien qui distinguait la "gentille" Corée (celle du Sud) et la "méchante" Corée (celle du Nord) dans son tableau des médailles.

S'ils ne manquent pas de saluer plus ou moins spontanément leurs leaders, les athlètes nord-coréens savent qu'ils sont attendus de pied ferme dans leur pays. S'ils décidaient de se faire la malle pour échapper au régime de Pyongyang, leurs proches rejoindraient directement un camp de travail. Mais ça, KCNA ne le dit pas...

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