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Pauline Marois veut que les étudiants retournent en classe, sans dire qu'elle veut la fin de la grève

Marois veut que les étudiants retournent tous en cours
CP

SAINTE-ANNE-DES-MONTS _ La chef péquiste Pauline Marois marche sur un fil de fer: elle veut que tous les étudiants retournent en classe, mais du même souffle elle refuse de dire qu'elle souhaite la fin de la grève étudiante.

En point de presse à Sainte-Anne-des-Monts, en Gaspésie, mardi après-midi, elle a commenté les plus récents vote de grève tenus par les associations étudiantes ainsi que l'entente intervenue entre les professeurs et le gouvernement.

"Je souhaite évidemment que tous les étudiants puissent retourner à leurs cours, parce que, évidemment, ils doivent pouvoir terminer leurs études, les universités doivent pouvoir fonctionner normalement", a-t-elle déclaré.

Le retour en classe de tous les opposants à la hausse des droits de scolarité signifierait pourtant à toutes fins pratiques la fin de la perturbation des sessions scolaires.

Elle n'en conclut pas pour autant qu'elle enjoint les étudiants en grève _ ses alliés dans cette crise _ à mettre ainsi fin à leur moyen de pression. Quand des journalistes lui ont demandé si elle souhaitait par conséquent, en d'autres mots, la fin de la grève, elle s'est objectée: "Non, je n'ai pas dit ça."

Elle recommande toutefois aux étudiants de prendre part massivement aux votes sur les mandats de grève. En effet, les votes ont repris dans les cégeps et universités et se poursuivront au cours des prochains jours. La participation est toutefois faible: dans un cas, seulement neuf pour cent des étudiants en travail social de l'Université de Montréal ont voté, en majorité en faveur de la grève. M. Marois ne va cependant pas jusqu'à dire que ces scrutins sont illégitimes.

"Je ne veux pas m'immiscer dans la démocratie étudiante, ils (les étudiants) ont leurs propres règles. C'est évident, ce que je souhaite, c'est qu'il y ait la plus grande participation possible, mais ça leur appartient, je ne vais pas décider à leur place."

Par ailleurs, sur l'entente intervenue entre les professeurs et le gouvernement sur la reprise des sessions perdues, Mme Marois avait aussi un message à lancer. Aux professeurs qui refusent d'enseigner dans les disciplines où les étudiants ont voté en faveur de la grève, elle recommande l'obéissance à la loi spéciale, si "ignoble" soit-elle.

"On ne peut jamais dire à quelqu'un de ne pas respecter la loi."

Un peu plus tôt en journée, Pauline Marois a écarté totalement l'hypothèse d'un gouvernement minoritaire péquiste qui pourrait former une coalition. Elle dit qu'elle travaille à former un gouvernement majoritaire, point à la ligne.

"C'est une question complètement hypothétique, je ne répondrai absolument pas à cette question, a-t-elle répondu catégoriquement près d'un quai de Percé, devant le célèbre rocher. Je travaille actuellement à travailler un gouvernement majoritaire. Mes idées sont claires, on sait où on s'en va."

Elle ne semble donc pas se préoccuper du risque d'éclatement du vote souverainiste, sollicité autant par d'autres partis que le PQ, c'est-à-dire Québec solidaire et Option nationale.

Pauline Marois se défend par ailleurs d'avoir perdu le sens de l'initiative dans cette campagne. Depuis le recrutement de Jacques Duchesneau comme candidat, la Coalition avenir Québec a en effet souvent retenu l'attention.

Mme Marois prend part de son côté à de brefs points de presse, elle évite souvent de commenter les faits et gestes de ses adversaires comme pour rester

à l'écart de l'affrontement. Les engagements qu'elle annonce sont souvent déjà connus, puisqu'ils font partie du programme adopté en avril 2011.

Quand une journaliste lui a fait remarquer qu'elle évitait les controverses, elle a répondu: "Ça ne nous intéresse pas. (...) On veut présenter nos idées. Je veux présenter mon équipe."

Elle a toutefois reconnu que la côte est "raide" pour le PQ en Gaspésie où elle faisait campagne lundi et mardi - deux députés libéraux règnent sur Bonaventure et Gaspé. Le souvenir de la relance avortée de la Gaspésia par le gouvernement péquiste de Bernard Landry reste douloureux dans cette région. Des centaines de millions de dollars ont été engloutis dans cette aventure.

Mme Marois a admis que c'était "profondément triste", mais que "le gouvernement libéral avait sa part de responsabilité", et qu'il fallait maintenant "regarder vers l'avenir". Elle propose d'ailleurs un comité de développement de la Gaspésie, qu'elle présiderait si elle était première ministre.

Elle s'engage aussi à rendre internet haute vitesse accessible à tous les Québécois - notamment les 2000 Gaspésiens qui en sont privés - d'ici à quatre ans.

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