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Une minière canadienne perd l'exploitation d'un gisement en Bolivie

Une minière canadienne perd l'exploitation d'un gisement en Bolivie
SRC

L'État bolivien reprend le contrôle d'une mine d'argent et d'indium que l'entreprise canadienne South American Silver exploitait depuis 2007, a annoncé jeudi le ministre bolivien des Mines, Mario Virreira.

Le gouvernement a promulgué un décret lui permettant « de gérer dorénavant les activités de prospection et d'exploration » de la mine de Malku Khota, située à 340 km de La Paz.

Le ministre a indiqué avoir pris cette décision après avoir constaté que l'entreprise de Vancouver n'avait pas souscrit de contrat de concession avec l'État de Bolivie pour l'exploitation de la mine. « Il convient de préciser que la Bolivie, comme État, n'a aucun contrat directement avec la South American Silver. Il n'existe aucun registre » le prouvant, a affirmé M. Virreira.

Cette décision n'est pas une surprise. Le président Evo Morales avait fait savoir il y a plusieurs semaines qu'il allait suspendre l'exploitation par la compagnie canadienne de cette mine, qui a été le théâtre d'affrontements, après son occupation par des travailleurs et des paysans.

Indiquant que « l'État a le droit de récupérer le contrôle de ses ressources naturelles », le vice-président bolivien Alvaro Garcia a déclaré que la Bolivie était disposée à rembourser les frais d'exploration engagés par South American Silver.

Déception canadienne

Le président de la compagnie, Greg Johnson, a indiqué dans un communiqué que la compagnie allait tenter de trouver une solution négociée avec l'État bolivien. Si aucune solution n'est trouvée, la compagnie se réserve le droit de poursuivre la Bolivie pour une compensation de la valeur entière du projet.

De son côté, Rudy Husny, un porte-parole du ministre canadien du Commerce a indiqué que le Canada est « très déçu » par la décision bolivienne, qui, selon lui, « envoie un signal négatif aux Canadiens et aux autres investisseurs étrangers ». « Des responsables canadiens restent en contact avec l'entreprise et le gouvernement bolivien et appellent à une solution qui respecte l'investissement effectué par l'entreprise », a précisé M. Husny.

La compagnie canadienne devait injecter 50 millions de dollars dans ce gisement jusqu'en 2014 pour terminer la phase d'exploration et d'études préliminaires à l'extraction d'argent et d'indium, un métal rare utilisé dans la fabrication des écrans plats à cristaux liquides (LCD).

Depuis son élection en 2006, le président Evo Morales a lancé un plan de nationalisation des hydrocarbures, des télécommunications et des ressources minières, auparavant détenus par des multinationales.

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