Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Transsexualité : une Québécoise agressée à Paris

Une Québécoise transsexuelle agressée à Paris
capture

Une jeune femme transsexuelle et sa compagne d'origine française auraient été violemment agressées, mercredi, 1er août à Paris, selon le couple. L'agression s'est produite avenue de Clignancourt, vers 13h30, heure de France. "La voie était coupée, nous avons klaxonné, et un type est sorti, furieux, en se jetant sur nous", raconte Marie-Ève Baron, contactée par le Huffington Post.

Voici l'agression telle que décrite par les deux jeunes femmes qui ont posté des messages sur le réseau social Facebook, relayés par le blog de leur amie Michelle Blanc, consultante conférencière et auteure marketing internet et stratégies Web : "Ils ont délibérément ouvert les fenêtres de leurs véhicule pour que leur pitbull et leur rottweiller nous attaquent. Ils m'ont frappé à terre à coup de pied et ils ont tenté de me tuer en m'étranglant avec mon collier... Ils étaient ensuite à deux contre Claire en la tirant par les cheveux et en lui donnant des coups de poing et des coups de pied au visage". Claire Giroudeau, l'une des deux jeunes femmes, s'en tire avec "un point au front, un collier cervical", "pas mal de bleus et une grosse bosse au front".

"Xénophobe, homophobe et transphobe"

Les deux femmes étaient accompagnées de leurs deux enfants, âgées de 6 et 7 ans, qui ont assisté à toute la scène. "Par chance les enfants ont compris qu'elles ne devaient pas sortir", raconte l'une des deux jeunes femmes agressées, Marie-Ève Baron, dans un message adressée à son amie Michelle Blanc et posté sur le blog de cette dernière.

Selon les deux jeunes femmes, il s'agirait d'un crime "xénophobe, homophobe et transphobe". "Le couple qui nous a agressé savait que nous étions canadiennes, en couple et ils ont clairement dit que j'étais un gars a qui ont avait enlevé les couilles et qu'ils allaient nous rentrer dedans", ont expliqué les deux femmes sur Facebook.

Marie-Ève Baron et Claire Giroudeau racontent aussi leur déception face à la passivité, voire à l'hostilité xénophobe, des passants: "Personne de la foule n'a rien fait et on s'est même fait dire à plusieurs reprises de rentrer dans notre pays!". Elles semblent aussi plus profondément déçues par le sort qui leur a été réservé par la France, tant à l'hôpital qu'à la police. "Tout l'après-midi à l'hôpital, séparées aux urgences... cette ville est froide et manque cruellement d'humanité et de civisme... Le Québec nous manque et nous sommes très fières d'y demeurer. Nous sommes tellement chanceux. J'ai hâte de rentrer chez nous!", écrivent-elles. Par téléphone, Marie-Ève a déploré que ses enfants avaient dû attendre tout seuls pendant six heures à l'hôpital, "sans être pris en charge".

"Nos contacts avec la police ont été brefs", ajoutent-elles, regrettant n'avoir eu "aucun soutien". "Le policier que nous avons vu mercredi a essayé de nous dissuader de porter plainte, en disant que quelqu'un lui avait dit que c'était nous qui avions agressé", déplore Marie-Ève. "Un policier ne doit pas argumenter, il doit prendre la plainte!", ajoute-t-elle.

"Cela fait trois jours de vacances de perdu", regrette Marie-Ève. "On a passé nos vacances à l'hôpital et au commissariat", ajoute-t-elle."Nous n'avons vraiment plus envie de revenir en France", conclut Marie-Eve. Le couple a porté plainte en fin d'après-midi ce jeudi 2 août.

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.