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Mine Jeffrey: Québec accorde une garantie de prêt de 58 M$

Québec octroie 58 M$ pour relancer la mine Jeffrey
PC

La relance de Mine Jeffrey reçoit un sérieux coup de pouce de Québec qui a annoncé vendredi après-midi l'octroi d'un prêt de 58 millions de dollars, remboursable, avec intérêts.

Le président de Mine Jeffrey d'Asbestos, Bernard Coulombe, et le député de Richmond, Yvon Vallières, ont confirmé l'information lors d'une conférence de presse.

Mine Jeffrey veut relancer les activités de sa mine souterraine et ainsi prolonger la durée du gisement à plus de 20 ans.

Le montage financier de la relance exigé par Québec est complété depuis le début du mois de juin. Bernard Coulombe n'attendait que l'autorisation finale du conseil des ministres pour obtenir une garantie de prêt de 58 millions de dollars.

Il souhaite relancer la mine d'amiante Jeffrey à Asbestos dans le but d'exporter sa production vers des pays en développement. Le gouvernement du Québec appuie le projet et a promis une garantie de prêt de 58 millions de dollars si Balcorp investissait 25 millions de dollars.

En plus des redevances minières, Mine Jeffrey versera annuellement 1,5 million de dollars au gouvernement du Québec pour un montant de plus de 25,5 millions de dollars, dont les premiers 7,5 millions serviront à créer un fonds de diversification pour la MRC des Sources.

« Il s'agit d'une excellente nouvelle pour la ville d'Asbestos, ainsi que pour la région de l'Estrie. Le redémarrage des activités à Mine Jeffrey était attendu depuis longtemps dans notre communauté. La relance de la mine permettra non seulement la création de 425 emplois, mais elle contribuera également au développement d'Asbestos », a rappelé le député et ministre Yvon Vallières.

La semaine dernière, lorsqu'il a annoncé son retrait de la vie politique, Yvon Vallières a mentionné qu'il voulait régler le dossier de mine Jeffrey avant son départ.

La relance de Mine Jeffrey assurerait la survie de la mine pour les 25 prochaines années et créerait 450 emplois à la mine et 1500 emplois indirects.

La relance de Mine Jeffrey : chronologie d'une controverse

Depuis que Québec s'est engagé à offrir à Mine Jeffrey une garantie de prêt de 58 millions en avril 2011, si l'entreprise était capable d'assembler 25 millions de dollars, de nombreuses réactions se sont faites entendre.

En novembre 2011, des familles de travailleurs morts de maladies liées à l'amiante ont tenté de bloquer la relance de la mine. Pour ces opposants au projet, l'amiante cause des cancers dans les pays pauvres vers lesquels le Canada l'exporte.

La Société canadienne du cancer était du même avis et exhortait le gouvernement Charest à ne pas soutenir financièrement la relance des activités de la mine Jeffrey à Asbestos. Selon l'organisme, le versement de la garantie de prêt pour permettre l'exploitation de la mine souterraine nuirait à la réputation du Canada comme chef de file en matière de santé publique sur la scène internationale.

Une centaine de scientifiques de 28 pays avaient pressé le premier ministre Jean Charest de reconnaître les risques liés à l'utilisation de l'amiante chrysotile et de mettre fin aux exportations.

La Direction de la santé publique de l'Estrie et la CSN avaient aussi déploré l'appui de Québec à la relance de Mine Jeffrey. Le député péquiste de Johnson, Étienne-Alexis Boucher, estimait que Québec aurait dû attendre la tenue d'une commission parlementaire avant d'accorder une garantie de prêt.

Le député de Québec solidaire Amir Khadir avait présenté en décembre 2010 un projet de loi pour bannir l'exportation et l'exploitation de l'amiante au Québec. Le Nouveau Parti démocratique avait réclamé à Ottawa l'adoption d'une loi semblable.

En mai 2011, le Parti québécois a pointé du doigt les liens entre le premier ministre Jean Charest et un collecteur de fonds du Parti libéral qui pourraient expliquer l'empressement du gouvernement à financer cette relance. À ce sujet, le président de Balcorp, Baljit Chadha, le principal promoteur de la relance de la mine Jeffrey, avait monté en 2009 une opération de financement pour le Parti libéral du Québec qui avait rapporté 20 000 $.

En mars dernier, le député de Québec Solidaire, Amir Khadir, soutenait que Balcorp n'avait pas réussi à amasser les 25 millions de dollars nécessaires à la relance et craignait que Québec envisage un financement plus direct.

Chronologie d'une relance

Août 2010 : Balcorp manifeste son intérêt pour la reprise de la mine Jeffrey.

Février 2011 : Le gouvernement pose comme condition à une éventuelle garantie de prêt une inspection des usines indiennes afin de s'assurer que ses acheteurs indiens se servent de l'amiante de façon sécuritaire.

13 avril 2011 : Le gouvernement s'engage à garantir un prêt de 58 millions de dollars à Balcorp si cette dernière trouve 25 millions de dollars à investir dans le projet. Balcorp a jusqu'au 1er juillet pour compléter son montage financier.

1er juillet 2011 : Balcorp n'a pas encore réuni la somme demandée. Le gouvernement repousse la date limite au 15 août.

15 août 2011 : Balcorp n'a toujours pas réuni les 25 millions de dollars. Le gouvernement repousse de nouveau la date limite, cette fois jusqu'au 1er octobre.

1er octobre 2011 : Balcorp prétend avoir réuni les fonds nécessaires grâce à des partenaires étrangers dans trois pays et présente son montage financier au gouvernement. Des vérifications d'usage seront faites par le gouvernement..

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