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Syrie : les observateurs de l'ONU suspendent leurs activités en raison des violences

Les observateurs de l'ONU quittent la Syrie jusqu'à nouvel ordre
AP

Le chef des observateurs de l'ONU en Syrie, le général Robert Mood, a annoncé samedi que la mission onusienne suspendait ses activités et ses patrouilles en raison de l'intensification des violences en Syrie.

Le général Mood a précisé dans un communiqué que les violences faisaient peser des risques importants sur les vies des 300 observateurs et les empêchaient de remplir leur mandat.

Ces observateurs ont été envoyés en Syrie dans le cadre du plan de paix porté par l'envoyé spécial de l'ONU et de la Ligue arabe, Kofi Annan. Mais malgré le cessez-le-feu décrété le 12 avril dans le cadre de ce plan, les combats se sont poursuivis, et les observateurs eux-mêmes ont été rattrapés par ces violences à plusieurs occasions.

Ils n'effectueront plus de patrouille « jusqu'à nouvel ordre », a fait savoir le général Mood. Il a ajouté que les observateurs ne quitteront pas le pays, et que l'interruption de leurs activités fera l'objet d'un réexamen quotidien.

Il a précisé que les opérations reprendront quand ils estimeront que la situation le permettra. « Le manque de volonté des parties de chercher une transition pacifique et l'offensive pour faire avancer les positions militaires augmentent les pertes des deux côtés », a souligné le général Mood. « Cela pose aussi des risques importants pour nos observateurs. »

Le général Mood doit faire rapport au Conseil de sécurité de l'ONU en début de semaine.

Le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, a affirmé que la suspension des opérations des observateurs « remet[tait] sérieusement en question la viabilité de la mission des Nations unies ».

Washington a qualifié la situation de « moment critique », ajoutant qu'il consultait ses « partenaires internationaux sur les prochaines étapes à suivre pour la mise en oeuvre d'une transition politique menée par les Syriens ». Le président Barack Obama doit rencontrer la semaine prochaine, en marge du sommet du G20, ses homologues de la Russie et de la Chine, Vladimir Poutine et Hu Jintao, des alliés de la Syrie ayant un droit de veto au Conseil de sécurité de l'ONU.

L'ancien président du Conseil national syrien a appelé l'ONU à déployer des Casques bleus en Syrie. « On ne peut pas compter sur des observateurs désarmés, il faut envoyer en Syrie des Casques bleus, une mission plus nombreuse et capable de se protéger contre la violence de ce régime », a déclaré celui qui a dû démissionner, en mai, en raison de la crise au sein du mouvement d'opposition.

Le ministère syrien des Affaires étrangères, tout en disant « comprendre » la décision des observateurs, a martelé que des « groupes terroristes » étaient responsables des violences en Syrie.

Nouveaux bombardements rapportés

Par ailleurs, les forces syriennes ont bombardé des faubourgs de la capitale, Damas, faisant au moins 12 morts au cours des dernières heures, a rapporté samedi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), une organisation basée à Londres.

Huit des victimes ont été tuées à Douma, dans la banlieue de Damas, où les forces du régime ont tiré des obus de mortier qui ont touché un immeuble d'habitation, précise-t-on de même source. Les quatre autres personnes, dont trois de la même famille, ont été tuées à Arbin et Tall, selon Mohammed Saïd, un militant de l'opposition sur place.

L'OSDH a exhorté le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, à intervenir pour que cessent les bombardements à Homs, dans le centre du pays. L'Observatoire et l'agence missionnaire Vatican Fides affirment que des centaines de personnes y sont prises au piège. Des militants ont aussi lancé un appel à l'aide pour Douma, près de Damas, sur la page Facebook « Syrian Revolution 2011 ».

L'agence officielle syrienne SANA a de son côté affirmé que les militaires avaient démantelé des repaires de groupes armés et tué un nombre non précisé de « terroristes », le terme utilisé par le régime pour désigner les membres de l'insurrection.

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