Mode et handicap, ou comment s'habiller quand on est handicapé (PHOTO/VIDÉOS)

Tous ceux qui ont vu "De rouille et d’os", le film de Jacques Audiard, se souviennent de cette scène, où Marion Cotillard, qui vient tout juste de subir une amputation des deux jambes, jette une par une toutes ses robes. Pas facile de s’habiller quand on est handicapé... Alors que se tient ce mercredi 13 juin un défilé au salon Autonomic de Paris, défilé organisé par l’association Mode et handicap, Le Huffington Post a voulu demander à Matthieu Mienné, comédien, de nous parler de ses difficultés en tant qu’handicapé pour s’habiller dans la vie de tous les jours. Une vraie galère, à moins de connaître les très rares marques qui existent dans ce domaine, et qui fabriquent des vêtements adaptés.

Les ennuis ont commencé dès la naissance pour Matthieu, atteint de spina-bifida, une maladie neurologique. Plus tard, en 2008, Matthieu a dû se faire amputer du pied droit. Mais le moment le plus difficile, c’était l’adolesence, raconte-t-il. Alors que tous ses copains avaient des baskets de marque et des jeans, Matthieu doit porter des chaussures orthopédiques et des “pantalons en velours”. La plaie, en somme, pour un adolescent, de ne pas pouvoir choisir ses habits.

"Mode adaptée"

En plus des frustrations du quotidien, s’habiller, pour un handicapé, c’est tout un budget. Le sur mesure s’impose, avec parfois des coûts exhorbitants. Pour un jean, il faut compter 100 euros pour le travail de la couturière. Et il faut attendre près d’un mois pour que le jean soit ensuite prêt, raconte Matthieu.

Mattieu, qui se dit “décomplexé” et veut faire “avancer les choses”, est content de pouvoir, grâce aux vêtements de Mode et handicap, s’habiller “sans se poser de questions”. Tout comme Félicie, qui souhaite montrer qu’on peut porter des vêtements “facile à mettre et beaux”. “Oui, on peut avoir de supers sapes même si c’est de la sape adaptée”, résume-t-elle. Avis aux stylistes et entrepreneurs, il y a de la demande.