MONTRÉAL - Ambiance francofolle toute particulière pour Cœur de pirate, qui célébrait mardi soir avec les siens une étape cruciale dans son parcours de star, mais aussi de femme. Avec assurance, la future maman a offert un joli concert au Métropolis, premier de deux prestations qui viendront clore la grande tournée.
La jeune femme de 22 ans a pris de l’expérience au fil du temps et ça se sent. Son spectacle (en majeure partie inspirée de son album «Blonde», paru en novembre 2011), qu’elle a transporté aux quatre coins de l’Amérique et de l’Europe depuis huit mois (près d’une cinquantaine de dates), est bien rodé. La proposition générale est belle, d’autant plus qu’elle est enjolivée par l’excellent travail du Quatuor Molinari.
Dans une sorte de doux voyage sur les territoires de l’amour, de la jeunesse et de la liberté, on croise ici et là des passages plus enlevants qui pimentent cette mixture de pop des années soixante et de la chanson française.
Le spectacle a commencé sur la berçante «Lève les voiles», présentée a cappella par dix membres des Petits Chanteurs de Laval. Béatrice Martin est ensuite apparue sur scène dans une robe rouge vin qui enveloppait son ventre bien en évidence. Entourée de ses musiciens armés notamment de guitares, claviers et saxophone, elle a rapidement envoyé «Verseau», avec de bonnes lignes de basse et de batterie.
La présentation scénique est épurée. Une dizaine de banderoles de fanions blancs traversent les hauteurs. Décor paisible qui évoque une sorte de fête tibétaine. Pour le reste, des éclairages efficaces, sans artifices. Pas de panneaux, de projections, de rideaux, ni de babioles pour faire beau. La chanteuse est allée à l’essentiel. La voix et les arrangements.
«La vie est ailleurs»
«C’est très spécial d’être ici, entre autres dans le cadre des Francofolies, mais aussi pour tout se qui se passe dans ma vie, a raconté l’auteure-compositrice-interprète. J’espère que vous passerez une très belle soirée.»
Sans s’étendre sur les présentations, elle a poursuivi au piano avec la doucereuse «La vie est ailleurs», «Ava», puis «Fondu au noir».
Soudain, l’atmosphère a changé; on a tapé des mains sur les sédiments country de «Loin d’ici». En contrôle, Cœur de pirate semblait s’amuser. La foule lui a bien rendu son enthousiasme.
D'un air enjoué, elle a enchainé avec la dynamique «Danse et danse».
Elle s'est ensuite réinstallée au piano pour livrer «Saint-Laurent», inspirée de Montréal. Quelques pièces plus tard, c'était au tour de Jimmy Hunt d'interpréter «Pour un infidèle» en compagnie de la chanteuse. Quoique bien présentée, cette chanson manquait de chaleur et de complicité.
On notera plus tard la très belle orchestration de saxophone et violons sur «Place de la République». Un morceau bien apprécié. Toujours avec une touche de saxo, la très populaire et accrocheuse «Ensemble» a ravi les spectateurs.
Dans une facture rock orchestrale, l’efficace «Golden Baby» est venue faire bouger.
«Adieu»
Au final, Cœur de pirate aura offert une vingtaine de morceaux et la totalité des chansons qui paraissent sur «Blonde». Elle a également puisé dans le répertoire de son premier imprimé, vendu à plus de 600 000 exemplaires. Mentionnons les pièces «Le long du large», «Printemps», «C’était salement romantique» et «Francis», qu’elle a offertes au rappel.
Elle a également fait plaisir à l’audience vers la fin du concert en interprétant un morceau de Pierre Lapointe intitulé «Sentiments humains». Bien entendu, l’entraînant «Adieu» était de circonstance pour annoncer l’incessante pause maternité. L’auditoire était comblé, témoin privilégié d’un moment marquant.
Cœur de pirate jouera également au Métropolis le 15 juin, toujours dans le cadre du festival montréalais.
Coeur de pirate en concert - 12 juin 2012
FrancoFolies de Montréal: 12 juin 2012
