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Euro 2012: quelles sont les chances des grandes nations?

quelles sont les chances des grandes nations à l'Euro?
AFP

EURO 2012 - Le championnat d'Europe, réputé pour être plus dur à remporter que la Coupe du monde, s'ouvre pour trois semaines en Pologne et en Ukraine. Cette année, la compétition paraît plus ouverte qu'à l'accoutumée, avec trois favoris qui se détachent: l'Espagne, les Pays-Bas et l'Allemagne. La France (qui fera l'objet de plusieurs articles lundi prochain pour son premier match) doit séduire à nouveau après des campagnes 2008 et 2010 catastrophiques. Le Portugal jouera un rôle d'outsider, comme il en a l'habitude depuis plusieurs années maintenant. On a plus de doute sur l'Angleterre, minée par les blessures, et l'Italie, en pleine crise avec les scandales de matches truqués.

PAYS-BAS : DANS LA PEAU D'UN GRAND FAVORI

A un joueur près (Giovanni van Bronckhorst, parti à la retraite), les "Oranje" arrivent dans l'Est de l'Europe avec la même équipe que celle qui a atteint la finale de la Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud. Grand favoris avec les Espagnols, les joueurs de Bert Van Marwijk viseront un deuxième titre européen après celui acquis en 1988.

Pour ça, ils pourront compter sur leur buteur vedette, Robin Van Persie. A 28 ans, le talentueux (mais inconstant) gaucher d'Arsenal devrait profiter de l'Euro pour confirmer qu'il a bel et bien franchi un palier dans sa carrière. Il reste sur une saison exceptionelle en Premier League, terminant meilleur buteur (30 buts) et meilleur joueur du championnat anglais.

Les Néerlandais devront toutefois se méfier au premier tour des Allemands et Portugais, eux qui ont hérité du "groupe de la mort". Le Danemark, lui, ne devrait pas faire le poids.

ESPAGNE : POUR UN DOUBLÉ HISTORIQUE

En 2008, menés par Xavi et David Villa, les Espagnols avaient remporté sans trembler leur deuxième titre européen après celui acquis en 1964. Un succès qui les propulsait sur le toit du monde deux ans plus tard avec leur victoire finale à la Coupe du monde en Afrique du Sud.

En 2012, la "Roja" développe toujours un jeu rapide et chatoyant, et a remporté tous ses matchs en éliminatoires. Mais quelques ombres viennent toutefois ternir le tableau: David Villa le buteur de poche, et Carlos Puyol, l'emblématique patron de la défense sont blessés et forfaits. Quant à Fernando Torres, l'attaquant de Chelsea préféré en dernière minute à Roberto Soldado, meilleur buteur espagnol de la Liga, il n'est que l'ombre de lui-même depuis deux ans.

Pas d'inquiétude toutefois pour les hommes de Vicente Del Bosque: à mi-chemin entre la rigueur défensive du Real Madrid et la fantaisie du FC Barcelone, l'Espagne fait tout de même figure (avec les Pays-Bas) de grande favorite pour la victoire finale et un inédit doublé Euro-Euro.

ALLEMAGNE : CONFIRMATION ATTENDUE

La "Mannschaft" a été la révélation de la dernière Coupe du monde. Elle a certes raté la finale d'un cheveu (battue par l'Espagne -le futur vainqueur- en demie), mais a dévoilé tout au long de la compétition un potentiel très intéressant pour les années à venir. On doit cela en grande partie au travail du talentueux sélectionneur Joachim Löw, et à l'éclosion des jeunes pépites comme Thomas Müller, Sami Khedira ou le meneur de jeu Mesut Ozil.

Séduire, c'est bien beau, mais gagner c'est mieux. Sans titre majeur depuis 1996, l'Allemagne entend bien s'imposer à Kiev le 1er juillet en finale, elle qui fait partie des grands favoris. Car le dicton de l'attaquant anglais Gary Lineker -"Le football est un sport inventé par les Anglais qui se joue à onze et où les Allemands gagnent à la fin"- est sérieusement en train de prendre du plomb dans l'aile...

Groupe au complet et sans blessés, qui vit très bien ensemble et qui a été surtout impressionnant en qualifications -onze victoires et un nul-, il faudra forcément compter sur les Allemands durant les trois prochaines semaines.

PORTUGAL : L'ÉTERNEL OUTSIDER

Finalistes malheureux en 2004 à domicile face à la Grèce et décevant quatre ans plus tard en Autriche et en Suisse, les Portugais courent toujours après un premier sacre européen. Malgré des joueurs talentueux et des supporteurs bouillants, la "Selecção" n'a jamais su confirmer les grandes attentes placées en elle.

En 2012, après s'être qualifiés aux forceps en barrage face à la Bosnie-Herzégovine, les hommes de Paulo Bento devront batailler ferme au premier tour pour espérer sortir du groupe de la mort face à l'Allemagne et aux Pays-Bas. Pour se rassurer, les joueurs pourront jeter un coup d'œil aux statistiques: en cinq participations en phase finale de l'Euro, le Portugal a toujours passé le premier tour. Sur le terrain, il a également de sacrés atouts à faire valoir, à commencer par son capitaine, le meilleur joueur européen de la saison écoulée, l'attaquant du Real Madrid Cristiano Ronaldo (60 buts en 55 matchs).

Les Portugais compteront également sur les joueurs qui évoluent parmi les plus grands clubs européens, parmi lesquels Fabio Coentrao et Pepe (Real Madrid), Nani (Manchester United), ou encore Raul José Meireles (Chelsea). Dans cette compétition particulièrement ouverte, éternel outsider, le Portugal pourrait finir par surprendre.

ITALIE : EN EAUX TROUBLES

La "Squadra Azzurra", qui espère bien effacer sa calamiteuse Coupe du monde 2010 (incapable de battre le Paraguay, la Slovaquie et la Nouvelle-Zélande au premier tour), arrive à cet Euro... en plein marasme. En effet, le Calcio vit des heures troubles avec des affaires de matches truqués qui font surface juste avant le début de la compétition. Impliqués dans ces scandales, un des joueurs initialement retenu par le sélectionneur Cesare Prandelli, Domenico Criscito, a même préféré se retirer.

Par ailleurs, les observateurs ont relevé que la formation transalpine fait preuve d'insuffisances techniques et tactiques. Elle s'est notamment fait gifler 3-0 à domicile contre la Russie en match de préparation. A l'issue de la rencontre, Prandelli évoquera même un possible retrait italien de l'Euro, en direct à la télévision (!): "Si pour le bien du football, la Nazionale devait ne pas aller à l'Euro 2012, ce ne serait pas un problème"... Ambiance.

Et comme si ça ne suffisait pas à sa peine, l'Italie se voit amputée pour son premier match -contre l'Espagne, le plus difficile- de sa défense centrale: Giorgio Chiellini et Andrea Barzagli, tous deux blessés.

Malgré tout, elle pourra compter sur son métronome Andréa Pirlo, qui, à 32 ans, a conduit la Juventus de Turin vers le titre cette saison. Et la "Squadra" n'est jamais aussi forte que dos au mur. Rappelez-vous en 2006, où là encore des scandales minaient le Calcio, elle avait tout simplement remporté la Coupe du monde face à la France de Zidane...

ANGLETERRE : LA GRANDE INCONNUE

Comme en 2004, la France a hérité du voisin britannique dans son groupe, qu'elle affrontera dès le premier match (cela avait bien réussi aux Bleus, merci Zidane). Mais à l'instar de l'Italie (lire ci-dessus), les Anglais débarquent en Ukraine dans le flou le plus total.

Le contexte de ces dernières semaines y est pour beaucoup: le sélectionneur actuel, Roy Hodgson, n'a été nommé qu'au dernier moment, Wayne Rooney, l'attaquant vedette, est lui suspendu pour les deux premiers matches, et comble de la malchance, les blessures se sont accumulées en peu de temps.

Par ailleurs, une autre affaire en rapport direct avec l'Euro, agite le Royaume-Uni en ce moment. Le défenseur expérimenté, Rio Ferdinand, n'a pas été appelé par le sélectionneur pour la compétition, pour "raisons sportives". A la place, Hodgson lui a préféré le novice Martin Kelly de Liverpool. Résultat, Ferdinand s'en est ému à plusieurs reprises sur Twitter et l'histoire a fait beaucoup causer outre-Manche... Pas terrible comme ambiance pour entrer dans le bain. Au passage, l'Angleterre n'a jamais gagné l'Euro, et on ne voit pas bien comment elle pourrait remporter cette édition.

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