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Marois rejette l'appel à l'unité des forces souverainistes lancé par Curzi

Marois rejette l'appel à l'unité de Curzi

QUÉBEC - Pauline Marois a rejeté mardi l'appel à l'unité des forces «progressistes» lancé par son ancien collègue Pierre Curzi en prévision du prochain affrontement électoral.

L'idée d'un front commun des formations souverainistes soulevée il y a quelques mois refait surface alors que le Parti québécois peine à s'imposer devant le Parti libéral, malgré son appui indéfectible à la cause étudiante et l'extraordinaire impopularité du gouvernement Charest.

Néanmoins, comme elle l'avait fait en début d'année, Mme Marois a écarté la possibilité d'une alliance électorale entre son parti, Québec solidaire et l'Option nationale de Jean-Martin Aussant.

«J'invite tous ceux qui veulent changer de gouvernement à se joindre au Parti québécois. Il y a de la place pour tout le monde», a fait valoir Mme Marois lors d'un court échange avec les journalistes avant de tourner les talons et aller rejoindre ses collègues députés réunis en caucus.

Dans une lettre publiée dans le quotidien Le Devoir dans son édition de mardi, le député indépendant de Borduas plaide en faveur d'un front commun souverainiste en vue de la prochaine élection générale dans l'espoir de bloquer la route aux libéraux de Jean Charest.

Selon lui, l'alliance aurait un effet mobilisateur chez les électeurs et permettrait d'éviter la division du vote au profit du Parti libéral du Québec (PLQ).

Sans une telle union stratégique et à la faveur de l'absentéisme électoral _ 2,5 millions de Québécois ont boudé les urnes en 2008 _, le PLQ pourrait remporter suffisamment de circonscriptions pour former un gouvernement majoritaire au prochain scrutin, croit le député souverainiste.

«Le PLQ a une clientèle captive, allophone et anglophone principalement, qui lui assure entre 35 et 42 comtés. Si on maintient la division du vote francophone, ça risque de permettre l'élection de plusieurs candidats libéraux. Donc, le PLQ se dirige de facto vers un gouvernement soit minoritaire, soit majoritaire», a analysé M. Curzi peu avant la période des questions à l'Assemblée nationale.

D'après le scénario esquissé par le député, le PQ et ses alliés Québec solidaire et Option nationale désigneraient des candidats communs élus dans le cadre de primaires par les membres en règle de chacun des partis.

«L'idée d'un front commun, c'est que vous n'avez pas à choisir un parti politique mais une force collective. Dans certains cas ce serait un candidat péquiste, dans d'autres ce serait un candidat souverainiste (sic), ça pourrait être un candidat d'Option nationale», a-t-il expliqué.

Même les indépendants seraient autorisés à se porter candidats sous les couleurs de l'alliance, a précisé M. Curzi, laissant entendre qu'il pourrait revoir sa décision de quitter la politique à l'issue de son présentant mandat.

Et si jamais cette alliance prenait le pouvoir, Pauline Marois dirigerait un gouvernement de coalition aux côtés d'Amir Khadir, de Québec solidaire.

M. Curzi a lancé son appel à l'unité presque un an jour pour jour après avoir claqué la porte du PQ en compagnie de Lisette Lapointe et Louise Beaudoin, le 6 juin 2011. Mme Beaudoin est depuis rentrée au bercail.

La proposition d'alliance stratégique entre le PQ et Québec solidaire n'est pas nouvelle. Au début de 2011, le député Bernard Drainville, notamment, en faisait la promotion active avant que Mme Marois ne ferme la porte à cette éventualité.

Exclue de l'alliance souhaitée par Pierre Curzi, la Coalition avenir Québec (CAQ) s'est de son côté empressée de discréditer le projet.

«Ce sera une bonne nouvelle pour nous si le Parti québécois rejoint Québec solidaire et Amir Khadir. Les gens veulent un grand ménage au Québec. Un grand ménage dans la corruption libérale et un grand ménage dans la bureaucratie et ça ce n'est certainement pas Amir Khadir qui va nous donner ça», a dit le chef de la CAQ, François Legault.

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