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Hausse surprise du chômage aux Etats-Unis à 8,2%

L'emploi américain flanche, l'Europe trinque
AFP

Tout compte fait, les marchés financiers sont finalement assez simples à comprendre. Quand l'Europe va mal, les bourses européennes et l'euro flanchent. Quand les Etats-Unis vont mal... les bourses européennes et l'euro flanchent. Voilà exactement ce qui est arrivé ce vendredi 1er juin, avec la mauvaise nouvelle du jour qui vient des Etats-Unis.

Hausse surprise du chômage

Le taux de chômage des Etats-Unis est en effet remonté en mai pour la première fois en un an pour s'établir à 8,2%, alors que les embauches progressaient à leur rythme le plus faible en douze mois, selon des chiffres officiels publiés vendredi à Washington. Le pays a créé 69.000 emplois de plus qu'il en détruisait en mai, indique le rapport sur l'emploi du ministère du Travail.

Le solde net des embauches apparaît ainsi en baisse de 10,4% par rapport à avril et nettement inférieur à ce sur quoi tablaient les analystes dont l'estimation médiane donnait 150.000 créations d'emploi. Pour ne rien arranger, le ministère a revu en baisse de 33% son estimation des créations de postes d'avril, à 77.000 seulement. Le gouvernement indique que le rythme des créations d'emploi est passé de 226.000 par mois en moyenne au premier trimestre, à 73.000 sur avril et mai.

Les créations d'emploi ont été insuffisantes pour empêcher une remontée du taux de chômage officiel à son niveau de mars. Cette évolution inattendue s'explique par un rebond de la population active après sa baisse d'avril, qui avait donné un caractère artificiel au recul du chômage ce mois-là.

Réactions en Europe

Cette annonce surprise a douché la confiance des investisseurs, déjà bien entamée ces dernières semaines par les risques en zone euro. En attendant l'ouverture des bourses américaines, les investisseurs ont donc massivement retiré leurs billes des bourses européennes. Et ce, malgré le "oui" plutôt rassurants des Irlandais au référendum sur le pacte budgétaire européen.

Ainsi, un peu avant l'ouverture de Wall Street, Paris perdait 2.45%, Francfort 3.56%, Londres 1.12%, Milan 1.87%, et Madrid 0.92% Depuis le 1er janvier 2012, le CAC 40 à perdu 6.87%, atteignant son plus bas annuel ce vendredi 1er juin en cours de séance. En parallèle, dans le "Next 20", qui représente l'antichambre du CAC40, Air France-KLM a été remplacé par Solvay.

Et, même si les mauvaises nouvelles viennent de l'autre côté de l'Atlantique, l'euro a également sévèrement chuté par rapport au dollar, car considéré comme plus fragile. La monnaie européenne est tombée en effet en cours de journée sous 1.23 dollar pour la première fois depuis début juillet 2010.

A 16 heures heure de Paris, peu après l'ouverture, le Dow Jones perdait 1.37%, à 12.222 points tandis que le Nasdaq perdait 1.60% à 2782 points.

Chiffres américains, mais crise mondiale

Bien entendu, ces seuls chiffres ne suffisent pas à expliquer la panique générale des marchés. Ils viennent seulement confirmer que la sortie de crise n'est pas pour tout de suite, malgré les signes positifs entrevus en début d'année. Ces chiffres décevants ravivent les inquiétudes sur la vigueur de la reprise de la première économie mondiale et venaient s'ajouter à l'annonce plus tôt vendredi d'un fort ralentissement de l'activité manufacturière en Chine en mai.

Dans un contexte déjà déprimé par la crise en zone euro, les cambistes fuient les investissements les plus risqués, comme l'euro, pour chercher refuge auprès de la sécurité que représentent à leurs yeux le billet vert et surtout le yen. Suite à l'annonce des chiffres américains, la monnaie nippone a bondi à 77,66 yens pour un dollar, un plus haut depuis mi-février, et à 95,60 yens pour un euro, un plus haut depuis fin novembre 2000.

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