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CP: le projet de loi spéciale sera adopté à la vitesse grand V

CP: le projet de loi spéciale sera adopté à la vitesse grand V
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OTTAWA - Quelques minutes avant que les députés fédéraux n'entament le débat accéléré sur le projet de loi spéciale de retour au travail au Canadien Pacifique, une centaine de grévistes ont manifesté devant le Parlement.

Le gouvernement conservateur de Stephen Harper a usé de sa majorité pour s'assurer qu'une série de votes permettrait d'adopter le projet de loi C-39 aux Communes d'ici mercredi matin.

«L'économie est affectée, il n'y a aucun doute là-dessus», a lancé la ministre Travail, Lisa Raitt, lors de la période de questions mardi.

Les manifestants ont reçu l'appui de quelques membres du syndicat des postiers qui les ont rejoints sur la colline parlementaire. Une poignée de députés de l'opposition étaient aussi sur place pour démontrer leur solidarité.

Le mécanicien de locomotive Richard Longpré est à l'emploi du CP, à Montréal, depuis 26 ans. Il a déclaré qu'après avoir contribué toutes ces années, sa pension serait coupée de 40 pour cent.

Le néo-démocrate Alexandre Boulerice a assuré les grévistes que son parti était de leur côté. Des libéraux et un député bloquiste ont tenu des discours semblables. Les parlementaires se sont toutefois avoués impuissants devant le gouvernement majoritaire qui force l'adoption de la loi de retour au travail à grande vitesse.

L'adoption accélérée du projet de loi devrait occuper les députés pendant la majeure partie de la soirée de mardi, les votes prévus s'échelonnant bien après minuit. Le document sera ensuite envoyé au Sénat à majorité conservatrice pour obtenir la sanction royale mercredi.

La ministre Raitt a répété que l'économie canadienne est déjà fragilisée par la grève des 4800 mécaniciens et chefs de train du Canadien Pacifique (TSX:CP), représentés par les Teamsters.

Le syndicat et l'opposition accusent toutefois le gouvernement Harper d'avoir court-circuité les négociations en brandissant la menace d'une loi spéciale pour forcer le retour au travail des grévistes, qui ont débrayé mercredi dernier.

En un an, le gouvernement Harper est intervenu à trois reprises pour amorcer un mécanisme législatif afin de mettre un terme à un conflit de travail, et plusieurs voix se sont élevées pour dénoncer un favoritisme envers les entreprises au détriment des travailleurs.

«Air Canada, Postes Canada, ils étaient comme déficitaires, a-t-il dit. Notre compagnie est comme millionnaire. Pourquoi nous couper 20 000 $ par année sur notre fonds de pension?», a lancé un autre manifestant et employé du CP qui s'était lui aussi déplacé mardi, Martin Gignac.

Les députés de l'opposition se sont aussi plaints que le gouvernement ait usé de sa majorité pour limiter les débats en Chambre à 23 reprises depuis les élections fédérales de mai dernier.

Le gouvernement Harper soutient néanmoins que la paralysie des services de transport du CP entraîne des pertes d'un demi-milliard de dollars par semaine, et que le temps presse.

«Nous agissons dans l'intérêt de l'économie canadienne et dans l'intérêt général de la population canadienne. Nous ne favorisons ni un côté, ni l'autre. Je ne suis pas certaine que l'opposition peut en dire autant», a soutenu Mme Raitt.

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