VISEGRAD, Bosnie-Herzégovine - Plusieurs milliers de personnes ont assisté aux obsèques collectives tenues samedi pour 66 Bosniaques musulmans, tués par les forces des Serbes de Bosnie pendant la guerre de 1992-95.
Les restes de victimes ont été découverts il y a deux ans seulement, alors qu'un lac artificiel — divisant les territoires bosniaque et serbe —, avait été partiellement asséché pour des travaux de maintenance d'un barrage. Ils ont été identifiés grâce à des analyses d'ADN.
Des milliers de civils non-serbes de la région de Visegrad ont été tués pendant le conflit, et leurs dépouilles avaient été enterrées dans des fosses communes autour de la ville ou encore jetées dans la Drina, depuis le pont mythique de Visegrad, construit sous l'empire ottoman.
Après les funérailles de samedi, les proches et amis des victimes se sont rendus sur le pont de la Drina pour jeter des roses rouges dans la rivière, afin de commémorer la mémoire de ces Bosniaques de confession musulmane. L'aîné des victimes était âgé de 86 ans et le benjamin, de 3 ans et demi.
Les cadavres de ces victimes, jetées à l'eau en 1992, se sont retrouvés dans le lac artificiel de Perucac, un lac créé artificiellement par un barrage. En 2010, le lac avait été asséché et des crânes et os étaient alors apparus sur les berges à travers la boue.
Des centaines de bénévoles de partout en Bosnie ont aidé l'équipe des médecins légistes à recueillir 372 fragments d'os du côté bosniaque du lac, en plus des 79 autres du côté serbe.
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