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Manifestations: des citoyens dénoncent des arrestations abusives

Des citoyens dénoncent des arrestations abusives
Courtoisie

Les manifestations musclées de la fin de semaine dans les rues du centre-ville de Montréal ont laissé des séquelles chez certains citoyens et commerçants. De son côté, la Société de développement du Quartier Latin cherche maintenant à trouver des solutions pour éviter de prochains débordements.

Véronique Bartkowiak, cuisinière dans un Centre de la petite enfance, en a gros sur le cœur. Après avoir passé la journée du 20 mai sur le Mont-Royal, elle dit s’être retrouvée malgré elle dans une manifestation étudiante. Résultat : une contravention de 651$, qu’elle veut néanmoins contester.

«J’ai quitté la montagne vers 21h30 pour aller prendre l’autobus, raconte-t-elle. En marchant, j’ai attendu du bruit. Je n’étais pas au courant qu’il y avait une manifestation à cet endroit.»

Rapidement, elle dit s’être retrouvée dans la manifestation. Comme d’autres citoyens, elle a décidé de se cacher dans une entrée de commerce. C’est à ce moment que les policiers sont arrivés, explique-t-elle. «Je me sentais comme dans un film. J’étais hors de moi. J’ai été lancée contre un poteau avant d’être menotté avec des trucs en plastique», dit-elle, encore sous le choc.

Patron arrêté

Dominique Dion, propriétaire du restaurant Zero8, sur la rue Saint-Denis, se dit également victime d’arrestation abusive.

«C’est invraisemblable ce qui est arrivé, dit-il, la voix encore tremblante d’émotions. Je ne peux pas encore comprendre ce qui s’est passé.»

Dans la soirée du 19 mai, ce dernier se trouvait dans son restaurant quand la manifestation étudiante a dégénéré. Pour protéger ses clients, M. Dion a décidé de déclarer la fermeture de son établissement. Par la suite, il a suggéré à ses clients de sortir par l’arrière. Un geste qui semble avoir offusqué les policiers.

«La seule chose que j’avais, c'était un carré rouge sur mon chandail», affirme-t-il, indiquant s’être retrouvé jeté au sol, dans le coin de sa terrasse, avant d’être embarqué par les policiers.

«J’ai encore mal aux mains à cause des «tie-wraps» qui servaient de menotte. J’ai même vu des gens avec des mains bleues au poste de police», raconte-t-il, indiquant avoir eu dans le passé de bons rapports avec les policiers du poste de quartier 21.

Les deux personnes arrêtées ont l’intention de porter plainte contre le SPVM.

Appel à la solidarité

Véronique Bartkowiak réfléchit pour sa part à organiser un recours collectif contre le SPVM. Dominique Dion, lui, demande aux témoins de son arrestation de se manifester afin de pouvoir ressembler le maximum de preuve pour monter un dossier.

Interrogée sur les évènements de la fin de semaine, la Société de développement du Quartier Latin s’est dite préoccupée par la situation. «On a demandé une rencontre avec les gens du SPVM et de la Ville», indique Claude Rainville, directeur général, laissant entendre que les évènements n’auraient jamais dû se produire.

«On va faire de la prévention : quelles sont les mesures que nos commerçants doivent prendre quand survient une telle situation», conclut-il, soulignant qu’il n’avait pas eu d’actes de violence sur la rue St-Denis depuis le début du conflit étudiant.

Malgré plusieurs tentatives, il n’a pas encore été possible d’obtenir les commentaires du SPVM concernant les deux événements.

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