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Grève étudiante: la ministre de l'Éducation Line Beauchamp discute avec les étudiants

Line Beauchamp au téléphone
AP

QUÉBEC - Il était impossible de communiquer avec la ministre de l'Éducation, Line Beauchamp, dimanche: elle était occupée à discuter avec les leaders étudiants. Ceux de la Coalition large de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE), qui avaient d'abord été exclus, ont été contactés par le bureau de la ministre, a-t-on appris en soirée.

L'attachée de presse de la ministre, Hélène Sauvageau, a indiqué en début de journée que Mme Beauchamp «était en discussions téléphoniques avec les leaders étudiants» et que son bureau allait aviser les médias et la population quand il souhaitera discuter du conflit étudiant.

Le porte-parole de la CLASSE, Gabriel Nadeau-Dubois avait pour sa part indiqué sèchement que son organisation ne faisait pas partie de ces discussions, ajoutant qu'aucune des deux parties n'avait tenté de communiquer avec l'autre.

Mais en soirée, l'attaché de presse de la CLASSE, Renaud Poirier-Saint-Pierre, a signalé à La Presse Canadienne que le regroupement étudiant a reçu une invitation de la part du cabinet de la ministre Beauchamp à participer à «d'éventuelles discussions». Il s'est refusé à en dire davantage sur la signification de ces discussions.

À la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ), la porte-parole Charlotte Watson admet quant à elle que les contacts entre la ministre Beauchamp et la FECQ ont été plus fréquents durant la dernière semaine. Les discussions sont plus sérieuses quant à la marge de manoeuvre dont le gouvernement dispose, et certains documents ont été échangés.

Mme Watson ajoute qu'aucune rencontre «physique» n'est prévue.

Par ailleurs, les leaders étudiants estiment qu'il y a encore de l'espoir en vue d'une sortie de crise et ce, malgré le rejet massif de l'entente de principe intervenue entre le gouvernement et les quatre associations étudiantes du Québec.

«On est prêts à aller s'asseoir — dès demain matin s'il le faut — pour discuter avec le gouvernement de la manière de régler la crise, mais il va falloir un changement d'attitude de sa part. Il va falloir qu'il soit plus a l'écoute», explique M. Nadeau-Dubois.

«Nous, on garde le cap. La mobilisation se poursuit, on attend une offre du gouvernement.»

La CLASSE, la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), la FECQ et la Table de concertation étudiante du Québec (TaCEQ) ont tous rejeté l'entente conclue la semaine dernière avec le gouvernement Charest.

Selon M. Nadeau-Dubois, cette proposition a eu un impact positif sur le moral des étudiants.

«Ironiquement, l'effet concret du dépôt de l'offre a été de dynamiser le mouvement de grève comme peu d'événements l'avaient fait dans le dernier mois», observe-t-il.

«Il y avait une atmosphère électrique dans les assemblées générales. Je crois que tout le monde a été surpris de voir que les étudiants sont prêts à aller jusqu'au bout. Après 13 semaines de grève, il s'est formé une solidarité exceptionnelle. Les gens sont prêts à aller beaucoup plus loin qu'ils ne le pensaient au départ.»

M. Nadeau-Dubois affirme que la CLASSE est favorable à l'idée d'un moratoire sur la hausse des droits de scolarité tel que proposé par certains leaders syndicaux samedi, mais qu'il faudra voir la durée et les conditions d'une telle mesure.

Il semble par ailleurs fort peu inquiet de la nouvelle vague d'injonctions prononcées vendredi dernier. Selon lui, elle ne fonctionnera probablement pas, car les gens refusent de voir les tribunaux briser la grève.

«Au mieux, les injonctions vont permettre a quelques individus d'avoir accès aux salles de cours. Au pire, ça va créer de l'attention et de la confrontation sur les campus», lance-t-il.

À la lumière de ce qu'il a observé dans les assemblées générales, M. Nadeau-Dubois estime que les étudiants ne retourneront pas en classe tant qu'il n'y aura pas une entente sur les frais de scolarité.

«Le bilan de la dernière semaine, c'est qu'on ne réglera pas le conflit à moins d'aborder l'enjeu de fond. Depuis le début, le gouvernement a tenté de contourner le sujet principal de plusieurs manières. On parle de prêts et bourses, de gestion, de frais afférents. On parle de tout, sauf de la hausse.»

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