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Monumenta, Daniel Buren: l'artiste éclabousse de couleurs la nef du Grand Palais (PHOTOS)

Daniel Buren redécore le Grand Palais à Paris
FRANCOIS GUILLOT / AFP

Daniel Buren s'expose au Grand Palais. L'artiste français invite le public à redécouvrir l'architecture des lieux et offre un bain de couleurs dont l'intensité devrait varier au gré de la météo. Pour la cinquième édition de Monumenta qui ouvre jeudi 10 mai, Buren convie les visiteurs à s'égarer dans une forêt de ronds bleus, oranges, jaunes et verts.

Monumental

Après l'Allemand Anselm Kiefer, l'Américain Richard Serra, le Français Christian Boltanski et le Britannique d'origine indienne Anish Kapoor, c'est au tour du père des fameuses Colonnes de Buren du Palais Royal de se mesurer à ce monument construit pour l'Exposition universelle de 1900.

Organisé par le ministère de la Culture depuis 2007, Monumenta propose chaque année à un artiste de renommée internationale de créer une oeuvre unique sous la nef de 13.500 mètres carrés, coiffée d'une verrière qui culmine à 45 mètres. En 2011, le Leviathan rouge foncé d'Anish Kapoor happait les visiteurs dans une structure gonflable, réveillant des sensations intra-utérines.

Les cercles de plastique coloré soutenus par 1.500 fins piliers noirs et blancs ont envahi la nef, comme autant de parasols serrés les uns contre les autres. Même la cafétéria et la librairie ont été intégrées dans l'oeuvre, avec un mobilier arrondi signé Buren. Les couleurs projetées au sol doivent se mêler de façon plus ou moins forte selon la luminosité. Tonalités pastel en cas de ciel couvert. Teintes éclatantes lorsque le soleil brille. La nuit, l'oeuvre est différente. Des projecteurs puissants balaient l'espace et offriront une toute autre perception.

Au centre, sous la verrière quadrillée de bleu, des miroirs installés au sol forment une clairière. Les visiteurs sont invités à se promener dessus, pour redécouvrir l'architecture du Grand Palais. "Cela va être très ludique. Les appareils photos vont crépiter" anticipe Marc Sanchez, directeur de la production artistique de Monumenta (Centre National des Arts Plastiques).

Drapeau bleu

A compter de ce mercredi 9 mai, un grand drapeau orné d'un rond et de bandes verticales (l'outil visuel de Buren) bleus va flotter à la cime du Grand Palais, parachevant l'oeuvre. Il est visible depuis l'Elysée. Les organisateurs de Monumenta ont pris soin de vérifier que cela ne dérangerait pas le président-élu. En 1977, Valéry Giscard d'Estaing avait fait ôter du toit du Grand Palais un drapeau imaginé par Daniel Buren dans le cadre d'une exposition ouverte sur la ville organisée au Centre Pompidou.

Le public est accueilli côté Champs-Elysées, l'artiste ayant fait condamner l'entrée principale monumentale. Daniel Buren, qui a réalisé près de 2.000 expositions dans le monde et a remporté le Lion d'or de la Biennale de Venise en 1986, n'a pas ménagé sa peine. Depuis le début du montage, le 30 avril, il est sur place, supervisant tout. Jusqu'au menu de la cafétéria.

L'architecte Patrick Bouchain, qui fut son complice pour les Colonnes de la cour d'honneur du Palais-Royal (1986), a joué le rôle d'assistant réalisateur. Excentrique(s) n'est "pas une oeuvre monumentale mais une oeuvre à l'échelle humaine", a-t-il déclaré à l'AFP.

"Anish Kapoor avait rempli la nef avec une structure gonflable qui annulait le bâtiment. Là c'est l'inverse. L'oeuvre de Buren révèle la monumentalité du lieu. Les miroirs renvoient à son architecture", souligne encore Patrick Bouchain. "C'est un hommage à la géométrie, à la construction métallique."

Daniel Buren et le challenge "excitant". L'artiste s'est confié à l'AFP sur l'exposition et la genèse de son installation. "Le Grand Palais est dangereux comme tous les lieux visuellement beaux par eux-mêmes. Il n'y a pas quinze artistes au monde pour supporter cette expérience. Ce que je sculpte, c'est cet espace, ce volume gigantesque entre les cercles colorés et la verrière. Ce qui est intéressant, c'est la vie entre l'enveloppe de la verrière et le toit que je construis. Et bien sûr la lumière qui va se voir au sol dès qu'il y aura du soleil et qui prendra différentes couleurs en traversant le plastique."

Excentrique(s) - travail in situ, de Daniel Buren.

Du 10 mai au 21 juin 2012 au Grand Palais.

Découvrez dans le diaporama ci-dessous les différentes installations de Monumenta

Daniel Buren devant son installation au Grand Palais

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