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Présidentielle américaine: Obama peut-il être emporté par la crise financière ?

Obama peut-il aussi se faire emporter par la crise ?
AFP

La crise financière mondiale, qui a eu son lot de victimes parmi les dirigeants mondiaux, menace à son tour Barack Obama, candidat à sa succession en novembre prochain. Le président américain a évoqué une "période difficile" en rendant hommage à son homologue français Nicolas Sarkozy après sa défaite de dimanche, allusion à la crise qui a éclaté à l'automne 2008 aux Etats-Unis et s'est propagée au reste du monde.

Depuis qu'Obama a pris ses fonctions début 2009, les dirigeants britannique, espagnol, italien, irlandais, danois, portugais et grec notamment ont dû quitter le pouvoir, des défaites ou des démissions attribuées à la pire tourmente à frapper l'économie mondiale depuis les années 1930. Comme ses ex-partenaires européens, Barack Obama, qui briguera un second mandat de quatre ans le 6 novembre, fait face à des circonstances ardues: un taux de chômage élevé, une dette publique énorme et une classe moyenne pessimiste.

"C'est l'économie qui est importante"

En outre, la persistance de la crise de la dette dans la zone euro fait peser une menace sur la reprise américaine. "Il existe une loi universelle sur les élections, c'est que c'est l'économie qui est importante et la façon dont les gens ressentent la conjoncture, qu'elle aille mieux ou plus mal", remarque Heather Conley, experte en politique européenne au CSIS, un groupe de réflexion de Washington.

Selon un sondage publié lundi par le journal spécialisé Politico, Barack Obama domine le républicain Mitt Romney sur les thèmes de politique étrangère, de défense de la classe moyenne et des valeurs. Mais les Américains sont seulement 48% à estimer qu'il ferait mieux que son adversaire (46%) pour créer des emplois. Et Romney dépasse le président sortant de trois points en terme de confiance sur la gestion de l'économie.

Les Etats-Unis sont en croissance

Le système électoral américain pour la présidentielle, avec des grands électeurs désignés Etat par Etat, pourrait toutefois protéger Obama, certaines régions-clé ayant repris des couleurs depuis la récession de 2007-2009. Et même si l'emploi reste un sujet d'inquiétude, le taux de chômage officiel est redescendu à 8,1% en avril, encore loin des 5% de début 2008, mais en baisse sensible par rapport aux 10% atteints au plus fort de la crise. Et les Etats-Unis, contrairement à de nombreux pays européens, sont en croissance.

Pour Dante Scala, professeur à l'université du New Hampshire, l'effet de la crise sur les chances électorales de Barack Obama est incertain, car elle a éclaté avant qu'il prenne ses fonctions. "Il est admis (...) que c'est le sortant qui subit le poids d'une économie faible dans les urnes", note toutefois cet universitaire.

"Le président est un type sympa, mais il n'a jamais créé un emploi"

Obama pourrait bénéficier du fait que Romney, un ancien repreneur d'entreprises multimillionnaire, semble encore plus à la peine face aux cols bleus. Mais le républicain joue aussi sur le pessimisme qui étreint une grande partie de la classe moyenne. "Le président est un type sympa, mais il n'a jamais eu de poste dans le privé. Il n'a jamais créé un emploi", affirme Mitt Romney.

Ne pouvant faire campagne sur son bilan économique, Obama a adopté un slogan, "Forward" (en avant), qui en appelle plus à l'avenir qu'au passé. "La vraie question, celle qui fera une différence dans votre vie et celles de vos enfants, ce n'est pas la façon dont nous nous débrouillons aujourd'hui, mais à l'avenir", explique-t-il. Mais Mitt Romney refuse de changer de conversation. "Le président Obama voudrait que les électeurs croient qu'il n'a pas été président ces trois dernières années", a remarqué la porte-parole du candidat républicain, Amanda Henneberg.

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