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Grèce: le chef de la gauche radicale chargé de former un gouvernement

Grèce: le chef de la gauche radicale chargé de former un gouvernement
Getty Images

ATHÈNES, Grèce - Après l'échec des conservateurs la veille, le chef de la Coalition de la gauche radicale (Syriza) a été chargé à son tour, mardi, de tenter de former un gouvernement en Grèce.

Résolument opposé aux mesures d'austérité imposées au pays, Alexis Tsipras a affirmé que les engagements pris par Athènes en échange de l'aide internationale n'étaient plus valables, car ils avaient été sanctionnés par les électeurs.

Le chef de Syriza, qui a décroché une deuxième place surprise lors des élections législatives de dimanche, a appelé les dirigeants des deux principaux partis grecs, les conservateurs de Nouvelle Démocratie et les socialistes du PASOK, à ne plus soutenir les deux plans de sauvetage qui maintiennent la Grèce à flot.

«Il n'est pas possible de refaire passer en douce ce que le peuple grec a rejeté» lors du scrutin, a-t-il dit, évoquant les douloureuses mesures d'austérité qui ont rogné les salaires et les pensions et entraîné un taux de chômage record en pleine récession.

«C'est un moment historique pour la gauche et le mouvement populaire, et une grande responsabilité pour moi», a ajouté Alexis Tsipras. Il a indiqué qu'il essaierait de tenter de former un gouvernement de gauche qui «mettra fin aux accords d'assujettissement» passés avec les bailleurs internationaux du pays.

Mardi, Alexis Tsipras a été chargé par le président Karolos Papoulias de former un gouvernement après l'échec d'Antonis Samaras, le chef de Nouvelle Démocratie, arrivé premier aux élections avec 18,9 pour cent des voix et 108 sièges.

Arrivé deuxième aux législatives, le parti Syriza est l'un des grands vainqueurs du scrutin, marqué par la poussée des extrêmes au détriment des grands partis traditionnels. Ces derniers ont été manifestement sanctionnés pour avoir accepté des mesures d'austérité radicales en contrepartie des deux plans de sauvetage de l'Union européenne et du Fonds monétaire international (FMI) accordés à la Grèce depuis mai 2010 pour lui éviter la faillite.

Le parti d'Alexis Tsipras, opposé aux mesures d'austérité, a obtenu 16,8 pour cent des voix et 52 des 300 sièges du Parlement, devant les socialistes du PASOK, qui gouvernaient le pays avec Nouvelle Démocratie au sein d'un gouvernement d'union depuis la fin de l'année dernière. Dans le même temps, le parti d'extrême droite Aube dorée a fait son entrée au Parlement.

«Les partis en faveur des plans de sauvetage n'ont plus de majorité au Parlement pour voter des mesures destructrices pour le peuple grec», s'est félicité Alexis Tsipras. «C'est une très importante victoire pour notre société.»

Aucun parti n'étant en mesure de gouverner seul après les élections, la Grèce attend la formation d'un gouvernement de coalition, qui pourrait se révéler impossible compte tenu de l'éparpillement des forces.

Si Alexis Tsipras ne parvient pas à former un gouvernement d'ici trois jours, la tâche sera confiée au chef du PASOK, Evangelos Venizelos. En cas d'échec, les dirigeants des partis feront une ultime tentative pour obtenir un compromis. S'ils n'y parviennent pas, le pays devra organiser de nouvelles élections en juin, ce qui pourrait compromettre la mise en oeuvre de son plan de réduction des déficits.

Le résultat du scrutin a ainsi soulevé de nouvelles questions sur la capacité du pays à rester solvable et à demeurer dans la zone euro. Ces craintes avaient fait plonger la bourse d'Athènes de près de 7 pour cent lundi.

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