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Festival Elektra: Le Québec à l'honneur de la soirée d'ouverture de la 13e édition (PHOTOS)

Photos: Festival Elektra: Le Québec à l'honneur
Mihai Creceu/Elektra

MONTRÉAL - Bien que le 13e Festival international d’arts numériques de Montréal ait déjà débuté depuis le 1er mai, c’est jeudi soir, à l’Usine C que les organisateurs ont souligné l’ouverture officielle de l’événement avec une sélection des plus récentes créations contemporaines dans le domaine, tant locales qu’internationales.

Les Montréalais ont répondu en grand nombre à l'invitation, puisque la grande salle de l’établissement était comble. Durant 90 minutes environ, les amateurs ont pu expérimenter et découvrir des œuvres singulières, alliant musique électronique de pointe et création visuelle issue des nouvelles technologies.

Pour sa grande soirée d’ouverture, Elektra faisait honneur à la création numérique québécoise. À cette occasion Jean Piché, un pionnier en la matière, a présenté les vidéo musiques «Rouge» et «Ange», deux de ses premières pièces de musique numérique produites au Canada. Au début, une musique électro atmosphérique s'est collée aux graphismes colorés qui proposaient un fin assemblage de textures, de formes carrées et de calligraphie. Des timbres métalliques immenses se sont mis à danser sur des rythmes industriels. La pièce «Ange» a une esthétique résolument contemplative dans laquelle on perçoit des éléments de la nature, comme une mer vaporeuse numérisée. Un beau moment de la soirée.

Par la suite, on a proposé l’œuvre «Tempêtes» de Yan Breuleux, qui se spécialise depuis une dizaine d’années dans le domaine de la vidéo musique immersive. Sa plus récente création audiovisuelle se présente comme un voyage à l’intérieur de multiples paysages chaotiques en constante mutation. On y fait notamment référence à la création du monde. On pense à cette marée de lave métallique rouge violacée, puis ces nuages chargés d’énergie. Ici, le son est puissant, on sent la tempête qui gronde. Le monde arrive. Juste après, des bancs de milliers de poissons, des sortes de taches de blanc qui virevoltent dans l’écran, faisant possiblement référence aux transferts de l’énergie, se déplacent dans tous les sens dans un bon délire de sons aquatiques, glacials, électriques. Beau mariage, mais peut-être un peu trop long.

Lucifer et crises contemporaines

Le duo Szkieve (musique) + TIND (visuel), spécialement formé pour l’occasion, a présenté en grande première Lucifer, une performance sonore et visuelle en direct (un des artistes est assis devant l’écran géant et ses instruments de bidouillage) jouant sur les extrêmes, le bruit, la saturation et la distorsion. On y voit les thèmes classiques associés à Lucifer: la fumée, le feu et les flammes. Ici et là, des formes graphiques linéaires et des géométries rouges, noires, blanches et grises viennent et disparaissent au rythme des bruits. Audacieux, hypnotisant, aliénant, essoufflant.

En finale, c’est le plasticien et réalisateur de nationalités roumaine et hongroise Mihai Grecu qui a clôturé la soirée avec deux courtes vidéos jamais diffusées au Canada, toutes deux sur fond de crises contemporaines. «We’ll Become Oil» - musique de Yann Weissgerber – met en scène une valse de neuf hélicoptères de combat dans un environnement désertique inhospitalier. Les engins s’autodétruisent dans un fracas de sons métalliques pour finir dans un brasier dont la fumée noire envahit le ciel. Le paysage minéral devient une scène de guerre. Le pétrole prend le contrôle sur l’Homme.

Quant au second volet, «Centipede Sun» - musique d’Herman Kolgen -, c’est une sorte de poème ensorcelant sur les paysages en changement. Tournée au Chili, l’œuvre présente un ciel bleu pur, des plateaux arides ceinturés de reliefs montagneux. Le sable s’évapore, le sol surchauffe, les rochers se désagrègent. Des baleines nagent en rond dans un lac isolé au milieu d’une plaine asséchée. D’autres cétacés, en grand nombre, gisent au sol dans une sorte de cimetière animalier. Contemplative et dérangeante, cette perspective personnelle veut sensibiliser au sujet de la crise environnementale.

Le festival se poursuit jusqu’au 6 mai et propose une multitude d’activités et d’événements où vidéos, musique, concerts, performances audiovisuelles et vidéo projections architecturales côtoient des propositions hybrides d’installations performatives, robotiques et immersives.

Pour en savoir davantage, on peut consulter le site www.elektramontreal.ca/2012

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