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Le dissident chinois Chen Guangcheng pourrait étudier à l'étranger

Le dissident chinois Chen Guangcheng pourrait étudier à l'étranger
AP

La Chine semble avoir décidé de mettre fin au problème diplomatique que lui causait son dissident Chen Guangcheng depuis qu'il s'était réfugié à l'ambassade américaine en lui accordant des « documents de voyage ». Le dissident chinois pourra ainsi déposer une demande pour aller étudier à l'étranger.

Le département d'État américain a indiqué que le gouvernement chinois accepterait une demande de documents de voyage de la part de Chen. « Le gouvernement américain espère que la Chine fournira rapidement ces documents », a déclaré la porte-parole du département d'État américain, Victoria Nuland, dans un communiqué. « Le gouvernement américain fournira alors des visas à Chen et sa famille. » M. Chen a reçu une offre de partenariat d'une université américaine où il pourrait se rendre avec sa femme et ses deux enfants, précise le département d'État.

La secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton, s'est dite encouragée par les « progrès » réalisés dans le dossier du dissident chinois Chen Guangcheng. « Nous avons été très clairs et nous nous sommes engagés à honorer ses choix et nos valeurs, a déclaré Mme Clinton. Nous continuerons d'être en contact en haut lieu avec le gouvernement chinois sur les questions [des droits de la personne] et pour faire de ces préoccupations la priorité de notre diplomatie. »

Une évasion diplomatiquement corsée

L'activiste des droits de la personne, qui milite contre les avortements forcés, a créé un imbroglio diplomatique entre Pékin et Washington quelques jours avant une visite de Mme Clinton. En résidence surveillée depuis septembre 2010 à son domicile de la province de Shandong, après sept ans en prison, Chen s'est évadé pour se réfugier à l'ambassade des États-Unis à Pékin.

Après avoir passé six jours à l'ambassade américaine et quelques jours dans un hôpital de Pékin, l'avocat aveugle et autodidacte a déclaré, jeudi, qu'il désirait désormais quitter la Chine pour les États-Unis. Il avait auparavant maintenu qu'il désirait demeurer en Chine moyennant des garanties pour sa sécurité et celle de sa famille. Mais, après une rencontre avec sa femme qui lui a narré les sévices qu'on lui aurait infligés à la suite de l'annonce de son évasion, Chen a décidé de quitter son pays.

Situation délicate pour l'administration Obama

L'affaire Chen Guangcheng est survenue au moment où Mme Clinton effectuait une visite en Chine afin de tenir des rencontres bilatérales avec les autorités chinoises dans le cadre du dialogue stratégique et économique. La secrétaire d'État devait notamment aborder les questions de la Corée du Nord, de l'Iran et de la Syrie, des sujets délicats entre les deux pays.

L'affaire Chen Guangcheng s'est toutefois invitée dans ces discussions. Elle force les deux pays, dont les relations sont encore fragiles, à aborder la question sensible des droits de la personne.

La Chine a déjà exprimé sa colère envers les États-Unis, qui ont décidé d'héberger un de leurs ressortissants. Pékin estime que c'est son droit de restreindre les mouvements d'un citoyen chinois, et le ministère des Affaires étrangères chinois estime que le cas de Chen Guangcheng est une affaire interne.

Du côté américain, l'affaire est tout aussi délicate. L'administration du président Barack Obama risque d'être perçue comme étant conciliante sur les droits de la personne au cours d'une année électorale aux États-Unis. D'un autre côté, tenir la ligne dure envers la Chine dans le dossier de l'activiste Chen risquerait de compromettre les pourparlers stratégiques de Mme Clinton.

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