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Grève étudiante: quelques centaines de personnes se dénudent contre la hausse (PHOTOS/VIDÉOS/TWITTER)

Ils se dénudent pour la cause
PC

MONTRÉAL - Plusieurs centaines de personnes ont bravé la grisaille en manifestant presque nus dans les rues du Plateau Mont-Royal pour protester contre la hausse des droits de scolarité à l'université, jeudi.

Cette marche s'est déroulée deux heures avant la manifestation nocturne habituelle au centre-ville de Montréal qui a encore attiré plusieurs milliers de personnes.

À l'invitation des organisateurs de la manifestation intitulée «Manifestation ludique: En sous-vêtements pour un gouvernement transparent», les protestataires s'étaient plus ou moins dénudés. Certains avaient eu recours au «body painting» ou à des papiers collants de couleur (rouge, bien sûr) pour couvrir certaines parties du corps. D'autres avaient peint des slogans sur leur corps comme «1625 $, ça fesse» ou «Charest j'en ai plein mon (petite flèche se dirigeant vers les fesses)».

Partis du lieu de rassemblement habituel en début de soirée, le parc Émilie-Gamelin, les manifestants ont marché dans la bonne humeur sous le regard de maints curieux en criant des slogans de circonstance comme «Tout nus chaque soir/jusqu'à la victoire» ou «Sexe, amour et gratuité scolaire».

La manif nue du 3 mai à Montréal

La manif nue du 3 mai à Montréal

Sur son compte Twitter, le Service de police de la ville de Montréal a indiqué que de plusieurs personnes se sont jointes à la manifestation au cours du parcours. Il n'a rapporté aucun incident. Les tensions étaient beaucoup moins vives que d'habitudes, même des policiers affichaient le sourire en regardant déambuler les manifestants.

«Tout le monde est tout nu ou à moitié, ça donne une bonne ambiance. Les policiers ne sont pas agressifs, il n'y a pas beaucoup de gens qui lancent des fusées. C'est un bon moyen de manifester, dont les gens vont se rappeler», a commenté Julien, étudiant torse nu.

«La grève est déjà beaucoup plus longue que ce qu'on avait anticipé. Les deux parties sont inébranlables. On espère le dénouement, mais on ne sait jamais», a-t-il ajouté.

Quelque 1200 personnes avaient indiqué leur présence sur la page Facebook de l'événement mais le mauvais temps annoncé en a sans doute dissuadé plusieurs.

Les organisateurs avaient rappelé que «comme c'est interdit d'être nu intégral, on reste un 'ti-peu' habillés».

La manifestation a fait escale au parc Laurier puis les marcheurs ont repris la route après s'être rhabillés, vers le parc Émilie-Gamelin.

La manifestation nocturne, la dixième en autant de soirs, s'est mise en branle vers 21h. Plusieurs milliers de personnes se sont donné rendez-vous au parc Émilie-Gamelin. Plusieurs de ceux qui avaient participé à la première marche ont joint le cortège. Ils ont marché dans les rues du centre-ville.

Normand Baillargeon, professeur à l'UQAM et philosophe, auteur de plusieurs ouvrages, dont l'essai «Je ne suis pas une PME» sur le système d'éducation, écoutait avec beaucoup d'intérêt les chants des étudiants au parc Émilie-Gamelin.

«Il mène le bon combat. C'est une première fois depuis plusieurs années qu'un groupe social se lève contre un ordre social extraordinairement injuste, qui procède à la relative privatisation d'un bien commun. J'ai beaucoup d'admiration pour ces jeunes», a exprimé M. Baillargeon.

«Depuis plusieurs années, je prône publiquement des États généraux sur l'éducation, à tout le moins sur l'éducation supérieure, pour que chacun d'entre nous ait l'occasion de dire ce que nous attendons de cette institution», a-t-il ajouté.

Les manifestants se sont dirigés vers le mont Royal. Ils sont ensuite allés à Outremont où ils se sont arrêtés devant la maison du maire de Montréal, Gérald Tremblay, selon le SPVM. Des pièces pyrotechniques ont été lancées à cet endroit.

Les tensions se sont alors avivées. Le SPVM a déclaré la manifestation «illégale» vers 22h45, affirmant que des projectiles avaient été lancés vers la force constabulaires.

Au terme de cette marche, vers 1h, le bilan policier faisait état de six arrestations pour voies de fait contre un policier et/ou d'agression armée.

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