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Les principaux actionnaires de SNC-Lavalin critiquent l'entreprise

La gestion de SNC-Lavalin critiquée par ses actionnaires
PC

À la veille de l'assemblée annuelle des actionnaires de SNC-Lavalin et de la présentation des derniers résultats financiers de la firme d'ingénierie, certains de ses principaux actionnaires critiquent vivement la gestion interne de la société à la suite des scandales qui l'éclaboussent depuis les dernières semaines.

La première vice-présidente Affaires juridique de la Caisse de dépôt et placement du Québec, Marie Giguère, a indiqué, dans une lettre transmise lundi au président du conseil de SNC-Lavalin, que la Caisse éprouve un malaise relativement aux montants accordés à des membres de la haute direction alors que des enquêtes et des procédures judiciaires sont en cours. Elle appelle aussi l'entreprise à plus de transparence. La Caisse possède près de 6 % des actions de SNC.

« Comme c'est le cas pour d'autres investisseurs, plusieurs de nos questions quant aux événements récents et aux nombreuses allégations faites au sujet de la société restent en suspens et nous tenons à vous exprimer notre malaise », indique Mme Giguère.

Le milliardaire Stephen Jarislowsky, PDG de la firme d'investissement Jarislowsky Fraser, n'a pas non plus mâché ses mots à l'endroit de la firme d'ingénierie basée à Montréal.

Lundi, dans une déclaration publique, il a affirmé que le conseil d'administration de SNC-Lavalin n'a tout simplement pas fait son boulot. Il estime que la surveillance du conseil était insuffisante et que ses membres auraient dû être de meilleurs mentors. Jarislowsky Fraser est le plus gros actionnaire de SNC-Lavalin avec 14 % des actions.

L'assemblée annuelle de SNC-Lavalin se déroulera mercredi à Toronto.

Des remous qui secouent l'entreprise

Rappelons que l'ancien vice-président de la division construction de SNC, Riadh Ben Aïssa, a été arrêté et emprisonné en Suisse à la mi-avril, ont appris Radio-Canada, CBC et la télévision publique suisse.

L'ancien haut dirigeant de SNC-Lavalin est soupçonné de corruption, d'escroquerie et de blanchiment d'argent, en lien avec des « affaires conclues » en Afrique du Nord, selon les autorités suisses.

M. Ben Aïssa ainsi que son collègue Stéphane Roy, vice-président aux finances de la division construction, avaient démissionné dans la foulée de révélations troublantes concernant les liens que la firme entretenait avec la famille de l'ex-dirigeant libyen, Mouammar Kadhafi.

Des employés de SNC-Lavalin auraient tenté en décembre d'avertir les dirigeants de l'entreprise en alléguant certains agissements de M. Ben Aïssa, selon une lettre anonyme adressée aux membres du conseil d'administration.

Le 13 avril dernier, la GRC a mené une perquisition au siège social de SNC-Lavalin à Montréal, à la demande des autorités suisses qui enquêtent sur cette affaire depuis mai 2011.

En mars, le chef de la direction Pierre Duhaime a également démissionné, après que le géant de l'ingénierie eut annoncé un examen sur des versements de plusieurs dizaines de millions de dollars qui ont été incorrectement comptabilisés.

Le même mois, SNC-Lavalin reconnaissait avoir perdu la trace de 56 millions de dollars versés à des agents et à des représentants commerciaux pour deux projets dont la nature n'a pas été précisée.

Dans son rapport, la firme d'ingénierie avançait que c'est M. Ben Aïssa qui a engagé ces agents et représentants commerciaux.

Contrats lucratifs

Malgré les remous qui secouent l'entreprise dernièrement, elle continue néanmoins à décrocher de lucratifs contrats.

Mardi, la multinationale a annoncé avoir obtenu d'AltaLink un contrat d'ingénierie, d'approvisionnement et de construction pour une partie des projets d'infrastructures de transport d'électricité à venir en Alberta. Les analystes de l'industrie estiment ce contrat à 1,6 milliard de dollars.

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