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«Dérapages» de Paul Arcand: tapis rouge et entrevue (PHOTOS)

Photos: «Dérapages» de Paul Arcand: tapis rouge et entrevue

Dérapages est un film dur, un film triste. D'autant plus triste qu'il s'agit d'un documentaire... donc d'histoires vraies, d'authentiques tragédies et de souffrances véritables. En quittant la projection du film, les yeux rougis et la tête pleine, je me suis demandée ce qui avait poussé Paul Arcand -ainsi que la productrice Denise Robert - à vouloir dénoncer le problème de la vitesse au volant chez les jeunes. Nous en avons discuté sur le tapis rouge de Dérapages, lundi soir, à la Place des Arts de Montréal.

«Au cours de l'année 2010, il y a eu beaucoup d'accidents impliquant de jeunes conducteurs. Cela m'a amené à me demander: Est-ce que les jeunes de 2010 sont différents des jeunes que nous étions? Est-ce que les adultes oublient qu'ils ont été jeunes? Y a-t-il a des différences?», explique Paul Arcand lorsqu'on lui demande comment a débuté ce projet.

«Nous sommes partis de ces questions, nous avons fait une recherche de base, un plan de match puis nous avons dit Go, on tourne!», ajoute-t-il.

«C'est un sujet d'actualité», poursuit Denise Robert. «J'ai moi-même une jeune fille de 16 ans qui a plein d'amis, des gens que j'aime. C'est un film qui s'adresse aux jeunes, qui raconte des histoires qui sont vraies, auxquelles les jeunes peuvent s'identifier.»

Après avoir beaucoup parlé et s'être rapproché des survivants, des familles et des amis des jeunes victimes, Paul Arcand affirme avoir beaucoup appris sur l'humain en faisant ce film.

«J'ai par contre aussi été plutôt étonné de voir que, même pour ceux qui perdent des chums ou dont le frère est en dedans parce qu'il a tué quelqu'un avec son auto par exemple, cela ne change tout de même rien à leurs comportements», déplore-t-il. «C'est le père d'une des jeunes victimes de Drummondville qui me disait Plus on s'éloigne de l'événement, plus les anciens comportements reviennent.»

Loin d'être un spécialiste pourtant, Paul Arcand insiste sur le fait qu'il ne prétend pas tout savoir sur les jeunes d'aujourd'hui.

«Ce que je veux éviter, c'est d'avoir l'air d'un expert ou qu'on dise Voici le bonhomme qui connaît les jeunes», dit-il.

Selon-lui, il ne faut pas vraiment voir le film comme une recherche de solution. «Il n'y a pas de mode d'emploi pour pouvoir dire Ok on a réglé le problème de la vitesse chez les jeunes», explique-t-il. «Mais je pense qu'il faut arriver avec des approches pour montrer ce que c'est. En même temps, il faut lancer des idées, comme celle du couvre-feu par exemple, ou des permissions graduelles de la part des parents.»

Loin d'être moralisateur, le journaliste a plutôt tenu à donner la parole aux jeunes tout au long de Dérapages, à les laisser confier leurs pensées, leurs souvenirs, leurs inquiétudes et leurs expériences.

«Je ne dis pas Voici ce qu'il faut faire maintenant chers parents», souligne Paul Arcand. «Je dis plutôt Voici chers parents ce qui arrive sur les routes et voici les conséquences de ce qui se passe sur les routes. C'est ce que j'essaie de faire.»

«Je souhaite que les jeunes se retrouvent dans ce film», ajoute Denise Robert, «et que ça les amène au constat qu'une seule seconde peut changer la vie.»

«Dérapages»: le tapis rouge

«Dérapages»: le tapis rouge de la première

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