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Anders Breivik: son procès s'ouvre, il fait son salut d'extrême droite (VIDÉOS)

Breivik fait son salut d'extrême droite à l'ouverture de son procès (VIDÉOS)
AFP

Le procès d'Anders Breivik s'ouvre lundi 16 avril à Oslo. Ce Norvégien de 33 ans, accusé d'avoir tué 77 personnes le 22 juillet 2011 dans la capitale de son pays, a plaidé non coupable.

"Je reconnais les faits mais je ne reconnais pas ma culpabilité" au sens pénal, a-t-il dit peu de temps après le début du procès.

En arrivant, Breivik y était allé d'une première provocation dans le box des accusés. A peine ses menottes détachées par les policiers, il a effectué son salut d'extrême droite le poing serré, calmement, dans un silence glacial, face à un public, composé de familles de victimes, de survivants et de journalistes, soit environ 200 personnes.

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Pour lui, comme il l'a déjà décrit dans son manifeste de plus de 1500 pages, ce salut représente "la force, l'honneur et le défi aux tyrans marxistes en Europe".

Après cette entrée, l'homme s'est présenté comme "écrivain" au moment où la juge l'interrogeait sur sa profession. Il a décliné son identité, sa date de naissance et a corrigé la juge lorsque celle-ci l'a présenté comme sans emploi: "Ce n'est pas exact", a-t-il dit. "Je suis écrivain", a-t-il précisé, disant qu'il rédigeait un ouvrage en prison.

Un peu plus tard, il sera ému jusqu'aux larmes durant le visionnage du film de 12 minutes qu'il avait diffusé le jour des attaques. Un montage composé de photos et dessins, montrant notamment des intégristes musulmans.

Un procès démesuré

La première journée du procès, dirigée par la juge Wenche Elizabeth Arntzen, doit être consacrée à la lecture de l'acte d'accusation et aux remarques préliminaires du ministère public, qui poursuit Breivik pour "actes de terrorisme", mais l'accusé aura aussi l'occasion de s'exprimer sur sa culpabilité.

Ce procès, qui est attendu par tous les Norvégiens, va impliquer plusieurs centaines de personnes. Voici quelques chiffres pour bien comprendre l'ampleur de l'évènement.

  • 770 survivants et proches des victimes, constitués en partie civile, représentés par 162 avocats
  • 300 journalistes du monde entier sur place
  • 150 personnes vont être appelées à témoigner
  • Quatre experts-psychiatres doivent observer Breivik durant toute la procédure.
  • Un avocat et trois assistants pour défendre Breivik
  • Deux procureurs d'Etat pour le procès, Inga Bejer Engh et Svein Holden

Il n'encourt pas la prison à vie

La santé mentale de l'accusé est l'un des grands enjeux du procès. Selon une contre-expertise psychiatrique délivrée mardi 10 avril, le tueur ne souffre pas de psychose. Il est donc pénalement responsable, s'en déclarant "content" la semaine dernière. Cette évaluation est venue contredire les résultats d'une première expertise officielle, qui avait estimé l'an dernier que Breivik souffrait de "schizophrénie paranoïde", ce qui plaidait pour son internement psychiatrique plutôt qu'une peine de prison.

Anders Breivik risque jusqu'à 21 ans de prison, peine maximale prévue par la loi norvégienne. Malgré tout, au-delà de cette période, cette peine peut être prolongée par tranches de cinq ans maximum si le détenu reste considéré comme dangereux.

(La suite ci-dessous)

Ouverture du procès de Breivik

Ouverture du procès de Breivik

En cas de condamnation, l'accusé devra aussi se soumettre à des soins psychiatriques dans un établissement fermé, potentiellement à vie. S'il devait être guéri grâce à son traitement, il serait alors libérable à condition de ne plus représenter un danger pour la société. Si cette condition n'est pas remplie, il peut être transféré dans un établissement pénitentiaire en vertu d'un mécanisme qui n'a jusqu'à présent été utilisé qu'une fois en Norvège.

Le verdict est attendu désormais courant juillet. La décision finale devra nécessiter l'approbation d'au moins trois juges sur cinq.

Rappel des faits

Le 22 juillet 2011, Anders Breivik, déguisé en policier, avait laissé des explosifs dans une camionnette dans le centre d'Oslo. L'explosion qui en résulta fit huit morts, entraînant un chaos apocalyptique dans le centre ville. Ensuite, Breivik s'était dirigé vers l'île d'Utoya, où se tenait un rassemblement de jeunes socialistes norvégiens. Sur place, il tirera pendant 1h30, tuant 69 personnes, avant de passer un coup de téléphone à la police pour se rendre.

Sur France TV Info, un rescapé d'Utoya raconte.

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