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Plus d'hommes que de femmes survivent aux naufrages, selon une étude

Plus d'hommes que de femmes survivent aux naufrages, selon une étude
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STOCKHOLM - Cent ans après le naufrage du Titanic, deux chercheurs suédois viennent de mettre à mal la notion de «galanterie masculine» lors de telles catastrophes, affirmant que les hommes sont plus nombreux que les femmes et les enfants à survivre.

L'étude de 82 pages des économistes Mikael Elinder et Oscar Erixon, de l'université Uppsala, démontre aussi que les chances de survie des capitaines et membres d'équipage sont supérieures de 18,7 pour cent à celles de leurs passagers.

Les auteurs expliquent que le comportement lors d'un naufrage se résume par une seule expression: chacun pour soi.

Ils se sont penchés sur 18 des naufrages les plus célèbres du monde, allant de celui du HMS Birkenhead dans l'océan Indien en 1852 à celui du MV Bulgaria dans la rivière Volga l'an dernier. Leur analyse des listes de passagers et autres registres leur a permis de constater que les hommes jouissent d'un avantage important.

Des 15 000 personnes impliquées dans ces naufrages, seulement 17,8 pour cent des femmes ont survécu, contre 34,5 pour cent des hommes. Lors de trois accidents, toutes les femmes ont péri, a dit M. Elinder.

L'étude s'est aussi intéressée au Titanic, qui a sombré dans l'Atlantique Nord le 15 avril 1912. Les chercheurs qualifient cette catastrophe d'«exception», possiblement parce que le capitaine Edward Smith avait menacé d'abattre les hommes qui ne céderaient pas leur place aux femmes à bord des canots de sauvetage. Le capitaine a coulé avec son navire.

Seulement 20,7 pour cent des hommes qui se trouvaient à bord du Titanic ont survécu, comparativement à 73,3 pour cent des femmes et 50,4 pour cent des enfants.

Les auteurs ont mis l'emphase sur l'importance du rôle joué par le capitaine, rappelant que la directive d'accorder la priorité aux femmes et aux enfants a été émise dans seulement cinq des 18 catastrophes étudiées.

Le président de l'Association internationale des Fédérations de capitaines, Christer Lindvall, n'est pas surpris par ces résultats, mais rappelle qu'aucune règle formelle n'oblige femmes et enfants à être secourus en priorité.

Pour ce qui concerne le Titanic, ajoute-t-il, le capitaine Smith a probablement été contraint d'intervenir parce qu'il savait qu'il n'y avait pas suffisamment de places à bord des canots pour tous les passagers.

Quant aux chances de survie plus importantes des capitaines et membres d'équipage, M. Lindvall explique que cela ne signifie pas automatiquement qu'ils se sont empressés de quitter leur navire. Leur formation ou leur expérience pourra simplement les avoir aidés à survivre, estime le capitaine Lindvall.

«Je ne pense pas qu'un capitaine devrait couler avec son navire simplement pour couler avec. Mais on ne devrait pas quitter le navire tant que tous les passagers ne sont pas en sécurité, ou tant que tout n'a pas été tenté pour les secourir.»

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