(Radio-canada.ca)
Un juge de la Cour supérieure a ordonné une injonction interdisant aux étudiants opposés à la hausse des droits de scolarité de manifester à moins de 25 mètres des bâtiments et d'entraver toute activité à l'Université du Québec à Chicoutimi (UQAC).
La direction avait envoyé une requête en injonction au Mouvement des associations générales étudiantes (MAGE-UQAC) et ses 10 associations en grève dans le but de mettre fin aux manifestations et de rendre tous les cours accessibles aux étudiants et aux professeurs.
Après avoir pris l'affaire en délibéré jeudi soir, le juge de la Cour supérieure du Québec a donné gain de cause à la direction de l'UQAC. L'injonction interlocutoire provisoire sera en vigueur jusqu'à 17 h le vendredi 13 avril.
Les étudiants qui souhaitent assister à leurs cours pourront désormais le faire.
L'Université soutient que le prolongement de la session engendrera d'importants retards pour les étudiants, des coûts supplémentaires et une perte de revenus. Pour l'UQAC, les moyens de pression des étudiants causent des problèmes de planification, notamment pour la session d'été.
Par ailleurs, le jugement du tribunal survient après qu'une altercation entre des agents de sécurité et des manifestants de l'UQAC eut fait des blessés jeudi matin. Une quinzaine de voitures de police ont été envoyées sur les lieux et un étudiant a été accusé de trois chefs de voies de fait.
Judiciarisation du conflit
La requête de l'UQAC n'est que le dernier exemple en date d'une judiciarisation accrue du conflit, depuis une semaine.
Mercredi, la Cour supérieure a également ordonné aux étudiants de l'Université du Québec à Montréal d'arrêter de gêner l'accès ou la circulation près des pavillons, des résidences et des immeubles appartenant à l'UQAM.
Mardi, les grévistes de l'Université Laval ont dû céder le passage à un étudiant qui désirait suivre son cours d'anthropologie, après que la Cour supérieure du Québec lui eut accordé une injonction interlocutoire provisoire.
Un tribunal a aussi ordonné la semaine dernière la levée des piquets de grève au Collège d'Alma. Cette décision s'appuyait sur le fait que le vote de grève était entaché d'irrégularités.
Un groupe de 70 étudiants de l'Université du Québec à Rimouski (UQAR) tente lui aussi de forcer la reprise des cours. Au cégep de Rimouski, les étudiants ont voté à 57 % contre la reconduction du débrayage entrepris le 28 février et les cours reprendront dès mercredi midi.