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Grève étudiante : un juge ordonne la fin du piquetage à l'Université Laval

Fin du piquetage à l'Université Laval
SRC

Le juge Bernard Godbout de la Cour supérieure du Québec n'a accepté qu'en partie la demande d'injonction présentée par un étudiant de l'Université Laval qui réclamait l'arrêt du piquetage devant les pavillons de l'établissement.

L'injonction interlocutoire provisoire accordée jusqu'au 12 avril permet à Laurent Proulx d'assister au cours d'anthropologie auquel il est inscrit. Elle ne touche cependant pas l'ensemble des cours donnés par l'établissement.

Le juge s'est donc rendu aux arguments de l'Université Laval, qui souhaitait qu'une éventuelle ordonnance empêchant le piquetage se limite seulement au cour du jeune homme de 24 ans, étant donné que les risques d'annulation de session sont plus grands dans ce département.

Laurent Proulx avait plaidé hier qu'une grève est une cessation de travail initiée par des salariés, et que ce moyen de pression relève du Code du travail. La grève qui l'empêche d'aller à ses cours, arguait-il, est conséquemment illégale.

Laurent Proulx soutenait que sa demande était née d'un sentiment d'urgence. Sa session en tant qu'étudiant libre était compromise, dit-il, tout comme son entrée à la Faculté de droit en septembre prochain. Son emploi d'été, qui l'aide à payer ses cours, est également en péril.

Le jeune homme devait convaincre le juge Godbout qu'il subissait un préjudice et qu'il y avait urgence d'agir.

Lundi, Laurent Proulx a plaidé que les étudiants ont le droit de piqueter, mais que ce droit ne doit pas être exercé de manière à ce qu'il interfère avec d'autres droits défendus par la Charte.

«Moi, je n'ai pas de problème à ce que les étudiants continuent de piqueter, sauf qu'ils ne peuvent pas se servir de ça pour fermer l'accès aux cours.» — Laurent Proulx

De leur côté, les avocats des associations étudiantes et de l'Université Laval ont plaidé que les piquets de grève ne sont pas hermétiques, que le droit de grève est fondamental et que les préjudices subis par Laurent Proulx sont purement hypothétiques.

Le président de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ), Léo Bureau-Blouin, disait être persuadé de remporter la cause, les tribunaux n'ayant pas l'habitude de se mêler de ce genre de conflit politique.

La semaine dernière, un étudiant en droit de l'Université de Montréal a perdu une cause semblable, mais sa situation était quelque peu différente. Son association étudiante n'était pas en grève, et le jeune homme n'a raté que deux jours de cours.

Un tribunal a ordonné la levée des piquets de grève au Collège d'Alma, mais cette décision s'appuyait sur le fait que le vote de grève était entaché d'irrégularités. Les cours n'ont cependant pas repris lundi, des étudiants ayant bloqué les accès avec du mobilier.Aujourd'hui, les policiers ont dû intervenir.pour escorter les étudiants en classe.

Les étudiants en grève continuent entre-temps leurs manifestations. Des rassemblements doivent notamment avoir lieu au parc Lafontaine et au pavillon Jean-Brillant de l'Université de Montréal.

Environ 2000 étudiants ont défilé lundi dans les rues de la circonscription du premier ministre Jean Charest, à Sherbrooke. Une autre manifestation organisée par la FECQ et la FEUQ doit aussi avoir lieu à Sherbrooke mercredi.

Selon la Coalition large de l'Associaiton pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE), plus de 192 000 étudiants de 176 associations étudiantes collégiales et universitaires sont en grève générale illimitée. Certains débraient depuis plus de deux mois.

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