Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Rio Tinto: des syndicalistes de partout dans le monde ont manifesté à Alma

Rio Tinto: des syndicalistes de partout dans le monde ont manifesté à Alma
Radio-Canada.ca

Près de 7000 personnes ont répondu à l'invitation des syndiqués en lock-out de Rio Tinto Alcan et se sont rassemblées à Alma, samedi, pour une grande marche de solidarité visant à souligner les trois mois du conflit de travail à l'aluminerie Alma.

Le départ a été donné avec près d'une heure de retard, vers 14 h 30, aux Galeries Lac-Saint-Jean. Les manifestants ont marché jusqu'à Place Festivalma, où des discours ont été prononcés.

Les travailleurs en lock-out se sont dits touchés par le nombre et la provenance des participants et qualifient l'événement d'historique. « Ça dépasse mes prévisions les plus optimistes », a mentionné l'un d'eux.

Des syndiqués de partout au Québec, du Canada et d'une dizaine de pays où se trouvent des usines de Rio Tinto se sont présentés à Alma.

« On est ici pour démontrer à Rio Tinto qu'on est en train de mobiliser la classe ouvrière sur la planète et j'ai un remerciement spécial. Merci beaucoup Rio Tinto, vous venez de réveiller un géant. », a affirmé, Guy Farrell, adjoint au directeur québécois des Métallos.

Tout sourire tout au long de la journée, le président du Syndicat des travailleurs de l'aluminerie Alma (STAA Métallos local 9490), Marc Maltais, a affirmé qu'il s'agissait d'un des plus beaux jours de sa vie et qu'il ne croyait pas qu'un élan de solidarité si gigantesque soit possible à Alma.

Une intervention réclamée

Le président de la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ), Michel Arsenault, a pour sa part réclamé une intervention du gouvernement du Québec en coupant les vivres de Rio Tinto Alcan. Il est clair, selon lui, que l'échange d'électricité entre RTA et Hydro-Québec finance le lock-out.

Le directeur québécois des Métallos, Daniel Roy, a également dénoncé le fait que le lock-out soit financé par les fonds publics en raison de l'entente secrète entre le gouvernement, Hydro-Québec et RTA. « En plus des prêts sans intérêt sur 30 ans, des subventions, de l'électricité presque gratuite, le gouvernement verse à la compagnie 15 millions par mois pour acheter ses surplus d'électricité dont les Québécois n'ont même pas besoin, dit-il. On rit du monde! »

Des représentants des grandes centrales syndicales, comme la CSN et la CSQ, ont fait fi de questions d'allégeance en manifestant aux côtés des Métallos.

« Ce qui se passe ici, c'est un peu ce qu'on vit partout sur la planète. La question du démantèlement des organisations syndicales par la sous-traitance et aussi de l'avenir de nos régions. », a déclaré Louis Roy, le président de la CSN.

Étudiants et députés présents

Des politiciens, comme le député de Québec Solidaire Amir Khadir, se sont aussi déplacés à Alma pour appuyer les travailleurs. « Quand est-ce que le gouvernement va défendre le droit des travailleurs? Ce qui arrive actuellement, c'est que l'argent des gens du Saguenay-Lac-Saint-Jean, l'argent des contribuables du Québec permet à Rio Tinto de faire le lock-out et de garder les travailleurs sur la rue et ça, c'est inadmissible », déplore-t-il.

Près de 300 étudiants, réunis à Alma pour participer au congrès de la Coalition des associations pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE), se sont joints aux syndiqués en lock-out. Leur porte-parole, Gabriel Nadeau-Dubois, établit un lien entre la lutte des étudiants contre la hausse des droits de scolarité et celle des travailleurs.

« Non seulement il faut permettre à la population et à la classe moyenne d'aller à l'université, plaide le représentant de la CLASSE, mais une fois sortis des universités, il faut s'assurer que ces gens-là aient des emplois de qualité et c'est exactement la lutte que les gens mènent à Alma. »

Les travailleurs en lock-out ont décidé de manifester, malgré la reprise des négociations, mardi. Le président du syndicat affirme que la pression sera maintenue sur Rio Tinto Alcan tant qu'il n'y aura pas d'offre sur la table.

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.